Le professeur d’éducation à la citoyenneté suspendu pour avoir montré à des élèves de 10 ans, une caricature du prophète Mohammad nu a été réintégré, jeudi dernier, a annoncé le collège de Molenbeek-Saint-Jean. Il bénéficiera, cependant d’un accompagnement avec la cellule pédagogique de la commune et les équipes mobiles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Dans sa défense, son avocat, Jean Bourtembourg, a affirmé que le professeur a invité ses collègues à un débat objectif s’ils arrivaient à le confondre. En l’absence de débats, il estime qu’il n’y a aucune faute et revendique ce qu’il a fait (...) « C’est un acte de civisme qu’un professeur de citoyenneté aborde avec ses élèves, après l’assassinat d’un collègue, les thèmes du blasphème, de la caricature, de la vengeance et de la liberté d’expression. C’est un véritable devoir… Il y aurait une maman d’un élève qui se serait plainte et cette plainte n’est même pas dans le dossier".
Pour sa part, Catherine Moureaux s’est insurgée contre la pédagogie de l’enseignant avec des enfants de 10 ans. Elle estime que montrer à des élèves de primaire des images à caractère obscène n’était pas approprié. A l’en croire, l’école dispose du matériel pédagogique, une mallette spécifique créée après les attentats et qui permet d’aborder la question de la liberté d’expression et des radicalismes violents.
Il y a deux mois, ce professeur d’éducation à la citoyenneté avait montré à des enfants de 10 ans, dans une classe de 5ᵉ primaire de l’école 11 une caricature de Charlie Hebdo, intitulée "Une étoile est née". Elle montre le prophète Mohammad nu à quatre pattes. Grâce au soutien juridique de son avocat, un recours avait été formé devant le conseil de l’État, lui permettant aujourd’hui d’obtenir gain de cause.