Les faits remontent au mois d’octobre 2022. Lors d’un cours en ligne d’histoire de l’art, la professeure de l’Université méthodiste Hamline, Erika Lopez Prater, a montré à ses étudiants une peinture du XIVᵉ siècle mettant en scène l’ange Gabriel qui ordonne au prophète Mohammad de réciter les paroles de Dieu, rapporte The New York Times. Choqué, l’un de ses élèves, le président de l’association des étudiants musulmans, se plaint à l’administration. D’autres étudiantes soutiennent sa démarche.
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En novembre, l’université a, dans un mail destiné aux étudiants, condamné le choix de l’enseignante. La décision d’étudier cette peinture est « indéniablement inconsidérée, irrespectueuse et islamophobe », estime la doyenne de Hamline. « Le respect des étudiants musulmans aurait dû primer sur la liberté académique », écrit Fayneese S. Miller, présidente de l’établissement dans un mail cosigné. Erika Lopez Prater sera sanctionnée : son cours du second semestre sera annulé et son contrat ne sera pas renouvelé.
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Ces mesures ont fait réagir les partisans de la liberté d’expression. Ceux-ci ont notamment lancé une pétition afin de défendre la cause de la professeure. Ils demandent au conseil d’administration de l’université d’enquêter sur cette affaire. Les décisions de l’université ont aussi suscité la réaction des spécialistes. « Faire des déclarations générales selon lesquelles cela est interdit, en particulier l’image en question, c’est absolument faux. Cela montre un manque de connaissance de la religion », explique au Washington Post Ali Asani, professeur de religion et de culture islamique à Harvard.