La déclaration de Mehmet Üstün fait suite à celle du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), qui a annoncé à la VRT vendredi, avoir entamé la procédure de retrait de la reconnaissance à l’EMB. « L’organisation n’est pas représentative de tous les musulmans de notre pays. Vous voyez une ancienne génération qui a perdu tout contact avec les jeunes musulmans. C’est pernicieux pour l’Islam moderne. Cet exécutif ne peut plus être un partenaire de discussion » a déclaré le ministre.
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Mais pour le président de l’exécutif, le ministre est dans l’erreur. « Nous sommes représentatifs, car nous représentons 300 mosquées dans ce pays. Ces mosquées ont formé cet exécutif, c’est notre base », affirme-t-il. Il précise que l’idée proposée par le ministre sera préjudiciable au culte musulman. « Il faut garder les intérêts de notre culte. Si la reconnaissance est retirée par le ministère, on va protéger nos droits avec la justice. La liberté religieuse et l’autonomie du culte sont garanties par la constitution belge » déclare Mehmet Üstün qui se dit déçu et étonné de cette sortie du ministre.
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« Monsieur le Ministre peut retirer cette reconnaissance, mais il doit alors mettre autre chose à la place de cet exécutif. Il critique notre projet de renouvellement en disant qu’il y a moins de femmes et de jeunes. Je le corrige, car il n’y a aucun quota pour les femmes. On va former une assemblée générale de 50 personnes et si 50 femmes sont choisies par les mosquées, ce sera 50 femmes. Il n’y a aucun obstacle pour les jeunes qui peuvent être candidats. On fait une élection démocratique et les mosquées choisiront ».
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Au cours de son intervention, Mehmet Üstün s’est également prononcé sur le manque d’indépendance vis-à-vis d’États étrangers et la liaison avec des organisations turques dont l’EMB est accusé. « La relation avec des pays d’origine, ce n’est pas interdit. Tous les cultes reconnus ont des relations internationales. Le culte orthodoxe a des relations avec Istanbul et Athènes, le culte anglican avec l’Angleterre. Il n’y a aucun motif qui dit que c’est une ingérence, mais les partis politiques utilisent ça pour discriminer les musulmans », a-t-il déploré.