« Les organisations criminelles implantées en Europe développent des contacts dans les pays de production comme la Colombie, Mexique, Équateur, Panama, etc. Ces criminels sont en contact avec une série d’intermédiaires qui travaillent dans des sociétés de transport, un hacker qui va pirater un système de contrôle informatique dans le port ou dans une agence de douane, des techniciens financiers qui vont blanchir l’argent ou la convertir en cryptomonnaie », explique à La dernière Heure François Farcy, directeur judiciaire de la police fédérale de Liège.
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Ces intermédiaires acceptent volontiers ou se voient contraints de jouer le rôle de facilitateurs contre plusieurs dizaines de milliers d’euros. « Par exemple, un employé du Port sait que telle cargaison va arriver par bateau sur tel quai. Il va donc s’y rendre pour faciliter son passage sans être contrôlé. Une tonne de cocaïne peut se vendre à des millions d’euros, donc le fait, pour les organisations criminelles, de payer un docker, un douanier, un policier ou un agent de sécurité quelques milliers d’euros, constitue une goutte d’eau. La réalité est que certains employés ou fonctionnaires ne vont malheureusement pas ‘cracher dessus’ », poursuit François Farcy.
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Mara D. S., 35 ans, une employée du Port d’Anvers, a payé cher pour son rôle dans l’opération manquée de transport de 771 kilos de cocaïne dans un conteneur. Vendredi, elle a été condamnée par le tribunal correctionnel d’Anvers. Le trafiquant de drogue marocain Younes “El Magico” E.B., l’oncle de Firdaous, la petite fille de 11 ans, tuée le 9 décembre à Merksem dans une fusillade, a écopé d’une peine de huit ans de prison.