Le Maroc est le septième producteur mondial de dattes, avec un volume de 170 000 tonnes par an. Toutefois, des défis restent à relever pour le développement de la filière et satisfaire la demande nationale.
La balance commerciale entre le Maroc et l’Argentine est négative, au détriment du Maroc, pour un montant de 3,4 milliards de DH. C’est le constat partagé par officiels et opérateurs économiques des deux pays, réunis dans le cadre du forum d’affaires Maroc-Argentine, ouvert du 4 au 5 juin à Casablanca.
Les exportations argentines vers le Maroc ont évolué de 100%, ces quatre dernières années. Selon le sous-secrétaire d’Etat argentin, Luis Maria Kreckler, « leur croissance a dépassé 215% pour atteindre 248 millions de dollars », soit environ 1,8 milliard de DH. Par contre, les exportations marocaines vers l’Argentine peinent à renverser la tendance de manière générale. Et ce n’est pas le petit regain enregistré par le solde de la balance commerciale bilatérale, retombée de 82% en 2002 à 72% l’année dernière, qui change la donne.
Pourtant, comme l’a rappelé le président du Conseil d’affaires maroco-argentin, « depuis 6 ans, les visites se sont succédé au plus haut niveau de nos Etats respectifs et ont été marquées par la présence significative et constante d’opérateurs économiques ». Ce qui, pour Said Alj, « traduit la volonté réciproque d’intensifier les relations entre les entreprises des deux pays ». Est-ce suffisant pour rééquilibrer la balance commerciale, voire booster nos échanges ? Rien n’est moins sûr.
Si l’on en croit l’ambassadeur d’Argentine à Rabat, son pays est déterminé à « faire de la coopération économique avec le Maroc un modèle de partenariat Sud-Sud ». Alberto de Nunez fonde son espoir sur l’évolution des discussions entre les pays du Mercosur que sont l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, et le Maroc sur la création d’une zone de libre-échange. A ce sujet, la réunion des experts des deux pays, tenue en avril dernier à Rabat, a permis d’établir une feuille de route pour l’aboutissement de ce projet qui, selon De Nunez, sera précédé par un accord préférentiel sur les tarifs douaniers avant de voir le jour, probablement en 2010.
Un volet qui n’a pas échappé au ministre du Commerce extérieur. Pour Abdellatif Maâzouz, le tout est de parvenir à « faire du Maroc une plateforme pour l’Argentine et les autres pays du Mercosur pour pénétrer les marchés maghrébins, africains et européens ». Aux hôtes argentins, le ministre demandera de voir le marché marocain sous un autre angle. Celui qui, de par les différents accords de libre-échange signés par le Maroc, porte son potentiel de consommateurs de 30 millions à près du milliard de consommateurs. Pour cela, « nous n’attendons qu’à être séduits par les opérateurs économiques marocains ». De Nunez tranche avec la langue de bois diplomatique d’usage. Pour lui, les conditions sont réunies pour asseoir les bases d’un partenariat efficace de sorte à imprimer une nouvelle impulsion à la coopération bilatérale entre le Maroc et l’Argentine. Que nous reste-t-il à faire, au-delà du rôle de mise en relation qu’assume pleinement le Conseil d’affaires maroco-argentin ? La réponse de son président est sans équivoque : « Etre plus agressif dans le business et faire de l’Argentine une passerelle pour s’attaquer aux marchés des pays du Mercosur ». Cependant, « il reste de mise que la CGEM planifie une mission en Argentine, d’autant plus qu’il y a des échos favorables à ce propos du côté des opérateurs marocains mobilisables », souligne le président du Conseil d’affaires maroco-argentin.
Dans quelle mesure le Maroc peut-il constituer un partenaire important dans les relations économiques avec l’Argentine ? Du côté marocain, on reste persuadé que d’autres partenariats peuvent être initiés au niveau des secteurs porteurs, notamment minier, cuir, plasturgie, automobile, chimie, parachimie, poissons, viandes…
Lueurs d’espoir
Depuis la visite du Roi en Argentine, en 2004, un semblant de dynamisme accompagne les relations bilatérales. En témoigne, l’évolution des échanges commerciaux, passant de 736,5 millions de DH en 2002 à 3,7 milliards de DH en 2007. De plus, la composition de la mission commerciale argentine (une trentaine de dirigeants d’entreprises leaders dans les domaines industriel, agroalimentaire, biotechnique et pharmaceutique) reflète l’intérêt que l’Argentine accorde à la consolidation de nos relations d’affaires. « Jamais, auparavant, une délégation de cette importance ne s’était déplacée au Maroc », note De Nunez. Les espoirs sont donc permis.
Source : L’Économiste - B. T.
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