Des sites proches du régime algérien s’emploient à « voler » des productions marocaines du Malhoun, un patrimoine immatériel, civilisationnel et culturel du royaume en passe d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Hommes de lettres, artistes, intellectuels et universitaires marocains dénoncent cet acte.
D’une guerre diplomatique à une guerre culturelle ? Said El Miftahi, artiste et chercheur dans l’art du Malhoun affirme avoir constaté que certains sites proches du régime algérien et de ses généraux volaient des productions marocaines du Malhoun et changeaient les noms de leurs auteurs pour les attribuer à l’Algérie et présenter, par la suite, les œuvres artistiques à l’UNESCO, rapporte Assabah. Mécontents, ce chercheur et son confrère Abdelmajid Fennich, ainsi que bon nombre de Marocains, parlementaires, journalistes et chercheurs dans le patrimoine immatériel ont lancé signé une pétition pour dénoncer cet acte.
Said El Miftahi et Abdelmajid Fennich envisageraient de saisir la justice à travers une plainte qui serait déposée au nom de la société civile marocaine contre les auteurs de cet acte. La finalité serait d’identifier la main invisible derrière Cheikh Sidi Abdelaziz El Maghraoui, l’Algérien qui vole, sur les réseaux sociaux, le patrimoine immatériel marocain. Autre action : les signataires de la pétition ont décidé de protéger les droits des auteurs du Malhoun marocain, décédés il y a plus de 70 ans. Dans ce sens, ils entendent saisir l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle.
Les pétitionnaires appellent par ailleurs le ministère de la Culture à œuvrer pour la protection du patrimoine immatériel du royaume et à sa promotion par l’organisation d’activités culturelles et de festivals, ainsi que par le développement de structures organisationnelles.