Affaire Ghali : l’État espagnol assure la défense de González Laya

28 septembre 2021 - 08h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le bureau du procureur général a accepté d’assurer la défense d’Arancha González Laya dans l’affaire Ghali, comme il le fait déjà pour son ancien bras droit au ministère des Affaires étrangères, Camilo Villarino. L’ancienne ministre des Affaires étrangères, récemment mise en examen pour son implication présumée dans l’entrée et la sortie du leader du Front Polisario, est accusée de faux et usage de faux et de recel.

Le juge Rafael Lasala, en charge de l’affaire Ghali, continue de rechercher le responsable de l’entrée du leader du Front Polisario en Espagne sous une fausse identité. Le magistrat veut savoir pourquoi le gouvernement de Sanchez n’a pas identifié Brahim Ghali et son fils à leur arrivée le 18 avril à la base aérienne de Saragosse dans un avion médicalisé en provenance de l’Algérie.

Dans le cadre de l’enquête, le juge s’est rendu au commandement militaire de l’aéroport de Saragosse pour connaître les conditions dans lesquelles Ghali est entré en Espagne. Le chef général de la mobilité aérienne, José Luis Ortiz-Cañavate lui a expliqué qu’il avait reçu l’ordre de l’état-major de l’armée de ne pas soumettre Ghali et sa suite au contrôle des passeports. Interrogé à ce sujet, le lieutenant-général Francisco Javier Fernández Sánchez de l’armée de l’air, a déclaré à son tour que les ordres venaient du ministère des Affaires étrangères, rapporte Vox Populi.

À lire : Affaire Ghali : l’ancien chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères devant la justice

Le général précise qu’il recevait les ordres du chef de cabinet d’alors, Camilo Villarino, avec qui il a échangé exclusivement par WhatsApp. Une version confirmée par Villarino dans une réponse écrite à la demande du juge. Il y confesse l’inexistence d’un dossier administratif concernant l’atterrissage de cet avion algérien au ministère des Affaires étrangères, avant de souligner que cette procédure n’est pas irrégulière et qu’elle « conforme à la législation en vigueur ». Ces réponses ont amené le juge à convoquer Villarino pour témoigner devant le tribunal.

À lire : Affaire Ghali : Arancha González Laya rattrapée par la justice

Lors de sa comparution, l’ancien chef de cabinet a déclaré avoir agi conformément aux directives de González Laya qui lui a demandé de faire preuve de discrétion dans ses actions et d’autoriser l’accès d’une ambulance à la base pour transporter un homme « avec un passeport diplomatique algérien » et son fils à l’hôpital de Logroño où il a été admis sous le faux nom de Mohammed Benbatouche. Sur la base de ces déclarations, le juge Lasala a donc cité à comparaître l’ancienne ministre des Affaires étrangères pour avoir sa version des faits et identifier le responsable de l’entrée de Brahim Ghali en Espagne. Le magistrat entend poursuivre l’enquête afin de déterminer les conditions de son transfert en ambulance à l’hôpital de Logroño ainsi que celles de son départ pour l’Algérie le 2 juin, après avoir comparu par visioconférence la veille devant le juge de l’Audience nationale, Santiago Pedraz.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Polisario - Brahim Ghali

Aller plus loin

Affaire Ghali : l’ex-ministre Arancha Laya convoquée par le juge

L’enquête sur l’entrée de Brahim Ghali en Espagne en avril dernier semble se diriger vers la responsabilité directe de l’ex-ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha...

Affaire Ghali : l’ancien chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères devant la justice

Le président du tribunal d’instruction de Saragosse, Rafael Lasala, a décidé de citer à comparaître le diplomate Camilo Villarino, l’ancien chef de cabinet du ministère espagnol...

Affaire Ghali : l’étau se resserre autour de Camilo Villarino

Le juge du tribunal d’instruction de Saragosse, Rafael Lasala, soupçonne Camilo Villarino, l’ancien directeur de cabinet d’Arancha González Laya, d’avoir caché des informations...

Affaire Ghali : Arancha González Laya rattrapée par la justice

Lors de sa comparution lundi devant le juge Rafael Lasala en charge de l’affaire Ghali, l’ancien chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères, Camilo Villarino, a...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’armée marocaine envoie l’artillerie lourde au Sahara

Après avoir prolongé en 2021 le mur de défense de 50 km à l’est pour sécuriser Touizgui dans la province d’Assa-Zag et compléter le dispositif sécuritaire à l’est, les Forces armées royales (FAR) ont déployé l’artillerie lourde dans la même zone.

Attaque marocaine de drone : Le Polisario décrète trois jours de deuil

Le chef du Polisario, Brahim Ghali, vient de décréter trois jours de deuil, après le décès vendredi d’un haut responsable militaire et trois miliciens dans une attaque marocaine.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

L’Espagne tire un trait sur le Sahara occidental

Le ministère espagnol des Affaires étrangères, sous la houlette de José Manuel Albares, a retiré de son site internet une section consacrée au Maghreb et au Moyen-Orient. Auparavant, cette partie incluait l’engagement de l’Espagne pour...

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...