
Maroc : vers l’interdiction du mariage des mineurs ?
Les députés du Rassemblement national indépendant (RNI) viennent de relancer le débat sur le mariage des mineurs en déposant une proposition de loi qui prévoit sa suppression.
Le mariage des mineures prend de l’ampleur au Maroc. Au vu de l’augmentation des demandes d’autorisation pour ces unions dans les tribunaux, le procureur général du Roi près la Cour de Cassation Moulay El Hassan Daki, interpelle les magistrats.
En 2019, les tribunaux ont enregistré 27 623 demandes d’autorisation de mariage de mineures, lit-on dans le rapport de la présidence du Ministère public publié cette année. Ces chiffres « ne reflètent pas véritablement la réalité, en raison de cas de mariages de mineures passés inaperçus et non pris en compte officiellement, tels que les mariages coutumiers », fait observer Daki, appelant les siens à la responsabilité.
« Si, en tant que magistrats, nous ne sommes pas responsables des chiffres alarmants des demandes d’autorisations de mariages des mineures, un phénomène lié à plusieurs causes socioculturelles et économiques », dont la déperdition scolaire, « nous sommes en revanche, responsables du nombre d’autorisations octroyées, ce qui nous interpelle tous, et nous impose de ne pas vider cette autorisation législative exceptionnelle de son contenu », a-t-il alerté, lundi 12 avril 2021 à Marrakech, lors d’un atelier organisé par son département sur le phénomène.
Ce tableau « interpelle tous les intervenants œuvrant dans le domaine de la protection des droits de l’enfant, à intensifier leurs efforts pour mettre fin à ce phénomène social », a-t-il souligné, exhortant les acteurs judiciaires à prendre en compte l’intérêt de l’enfant.
L’éradication de la déperdition scolaire pourrait être l’une des meilleures voies pour une lutte efficace contre le mariage des mineures, a conclu le magistrat.
Aller plus loin
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