Au Maroc, le Covid-19 aggrave le phénomène des mariages d’enfants
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Une forme de mariage peu médiatisée est en train de prendre de l’ampleur dans certaines régions du Maroc, selon une émission diffusée sur la chaîne Al Aoula. Il s’agit du mariage sur reconnaissance des dettes.
Ce type d’union qui reste à tout de point vue une autre façon déguisée de promouvoir le mariage des mineures a fait l’objet d’un débat dans l’émission 45 minutes de la chaîne Al Aoula. Aussi surprenante que cela puisse paraître, il s’agit d’un mariage contracté suite à une reconnaissance de dettes signée entre le père de la future épouse et le futur mari. Cette forme de mariage n’est pas encore très connue, mais il est fréquent dans le milieu rural. « Environ 12 000 mariages de mineures sont encore recensés chaque année au Maroc, parmi lesquels un nombre difficile à recenser de mariages par contrat », révèle à Medias24, Yassine Omari, le présentateur de l’émission.
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Selon la militante Hafida Chahra, coordonnatrice de l’association des jeunes avocats de Khémisset, également présente dans l’émission, « le montant du mariage par contrat de reconnaissance de dette n’est pas standard. En cas de divorce, le mari doit rembourser au père de la mariée, le montant de cette dette ». Très répandu dans les zones d’Oulmès et Tiddas, le phénomène s’expliquerait par des raisons d’ordre social, selon les intervenants. « Ils ont réussi à faire croire aux mineures qu’une fille doit se marier avant d’atteindre les 18 ou 20 ans ».
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Des témoignages recueillis sous couvert d’anonymat de femmes ayant accepté le mariage par reconnaissance de dettes sont légion. « Nous vivons modestement quand mon père a décidé que je vais me marier. Notre situation l’y a certainement poussé », confie l’une des victimes. Elles sont nombreuses à vivre en silence ce drame, par peur du scandale et des maltraitances. Selon leurs témoignages, elles sont victimes de maltraitances physiques, morales ou tout simplement abandonnées quelque temps après le mariage. « Mon père a décidé que je devais me marier avec un homme du village après avoir signé un contrat de 40 000 dirhams. Mais quelques mois après, mon mari m’a abandonnée pour émigrer vers l’Italie », confie une des victimes.
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Bien que ce type de mariage n’ait aucune valeur juridique, il échappe à tout contrôle et continue de faire le malheur de nombreuses jeunes filles. Mais fort heureusement,« les autorités ont pris le problème au sérieux et cherchent déjà les voies et moyens pour mettre un terme au mariage des mineures » qui est une violation flagrante des droits des enfants.
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