Maroc : « il faut laisser mourir les entreprises en difficulté »

8 avril 2021 - 13h20 - Economie - Ecrit par : J.K

Les entreprises continuent de subir les impacts de la crise sanitaire, avec pour chaque pays, ses mesures d’accompagnement et des résultats qui ont du mal à rassurer. Selon une étude du Fonds monétaire international, l’insolvabilité des PME pourrait entraîner la baisse des ratios de fonds propres de base des banques à plus de 2 points de pourcentage cette année.

Grâce à la masse de liquidités accordées aux PME sous forme de prêts, de garanties de crédits et de moratoires sur les dettes, plusieurs d’entre elles ont échappé à la faillite. Toutefois, ces liquidités accordées ne pourront pas résoudre le problème d’insolvabilité, car à force d’entasser les pertes tout en poursuivant leur activité, les entreprises deviendront insolvables, a fait savoir l’étude réalisée par le FMI. Dans les pays ayant fait l’objet d’examen, fait part Le matin, les PME insolvables devraient atteindre 10 à 16 % cette année 2021.

D’après les experts du FMI, dont Chiara Maggi, économiste au département Moyen-Orient et Asie centrale, où elle est chargée du Maroc, « cette augmentation serait d’une ampleur similaire à la hausse des liquidations observée pendant les cinq années qui ont suivi la crise financière mondiale de 2008, mais elle interviendrait sur une période beaucoup plus courte », soulignant que les impacts de l’insolvabilité sur les banques seraient également considérables. Ainsi, dans les pays les plus touchés, les ratios de fonds propres de base des banques (mesure clef de leur solidité financière) pourraient baisser de plus de 2 points de pourcentage.

Par ailleurs, le wali de Bank Al-Maghrib penche pour le soutien étatique qui met en avant les entreprises viables. « Il faut laisser mourir les entreprises, structurellement, en grande difficulté financière, et qui souffraient déjà bien avant la crise Covid-19, pour soutenir les entreprises viables », a souligné Abdellatif Jouahri, après la réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib du 23 mars dernier. Même réaction de la part de l’assureur-crédit Euler Hermes. De plus, « il serait bien plus utile et efficace d’injecter des quasi-fonds propres dans certaines entreprises plutôt que d’aider toutes les entreprises », recommande l’institution, soulignant qu’un programme d’appui bien circonscrit donnerait un résultat bien meilleur que la stratégie globale de soutien à toutes les PME sans distinction.

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