Maroc : l’école publique n’est pas la solution pour gérer la crise dans l’enseignement privé

4 juillet 2020 - 17h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le désaccord entre certains parents d’élèves et des écoles d’enseignement privé préoccupe le ministre de l’Éducation nationale. Il est revenu sur la situation devant les députés membres de la commission parlementaire permanente chargée de l’enseignement à la chambre des représentants.

Ils sont un certain nombre de parents d’élèves qui ne veulent pas régler la totalité des frais de scolarité en raison de la suspension des cours présentiels. Les élèves concernés devront poursuivre leurs études ailleurs. Mais selon le ministre, «  l’alternative du public brandie par les parents d’élèves n’est pas possible  ».

Devant les parlementaires, Saaïd Amzazi, a déclaré qu’une «  migration du secteur privé vers le public ne doit pas avoir lieu puisque cela voudrait dire que l’État a échoué à trouver une solution à cette crise  ». En plus, il a souligné que «  l’école publique n’est pas prête à recevoir ces effectifs importants qui viendront des écoles privées  ». Cela reviendrait à «  mettre en péril l’architecture de l’enseignement privé  », rapporte Aujourd’hui le Maroc.

La seule issue possible à cette crise est de «  trouver un terrain d’entente entre les parents d’élèves et les écoles privées  ». Le ministère de l’Éducation ne peut que jouer la carte de la médiation dans cette affaire. C’est en cela que le ministre regrette l’absence d’une loi pour réglementer l’enseignement privé au Maroc, surtout en ce qui concerne les frais de scolarité et d’assurance. Il a exhorté la commission à travailler pour «  faire adopter cette loi avant fin juillet  ». Ce qui va constituer un très grand acquis comme ce fut le cas avec la loi-cadre adoptée juste avant de partir en vacances l’été dernier. Tout ceci dans une «  approche participative avec les parties concernées  », a précisé le ministre. Mais les représentants du secteur ne semblent pas entrevoir la chose de cette façon.

Selon le journal, l’association représentant le secteur a annoncé son intention de recourir à la grève pour dénoncer la situation actuelle. Si rien n’est fait pour un retour à la paix, la rentrée prochaine pourrait être hypothéquée dans le secteur privé car en dehors du bras de fer avec certains parents d’élèves, l’enseignement privé traverse une crise financière qui pourrait engendrer la faillite de nombreux établissements.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Grève - Education - Ministère de l’Education nationale - Saaïd Amzazi - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Au Maroc, l’école privée réussit bien mieux que le public

Les établissements privés au Maroc ont, en général, de meilleurs résultats que ceux du public. Il se dégage un écart entre le niveau de performance des élèves, selon conseil...

Ces articles devraient vous intéresser :

La chanteuse Mariem Hussein au cœur d’une nouvelle polémique

Des internautes marocains se sont indignés des propos de la chanteuse et actrice marocaine Mariem Hussein sur l’éducation sexuelle.

Golf à l’école : la décision du ministre marocain fait jaser

La directive du ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, dans laquelle il demande de promouvoir la pratique du golf dans les établissements scolaires, a suscité de vives critiques sur les réseaux...

Une bonne nouvelle pour les enseignants marocains

La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation a augmenté le montant des crédits immobiliers accordé aux enseignants dans le cadre de son programme d’aide au logement IMTILAK, lancé en 2019.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Maroc : Vent debout contre le français à l’école

Au Maroc, un regroupement d’enseignants, d’étudiants et d’élèves s’oppose à l’enseignement des matières scientifiques en français dans les écoles publiques, dénonçant une violation de la Constitution et des textes régissant le secteur de l’éducation.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Maroc : constat inquiétant pour les élèves

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour 2022, révélant des difficultés majeures dans l’apprentissage au sein de l’école...

Maroc : un manuel scolaire aux couleurs "LGBT" fait polémique

Le Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé le retrait des manuels scolaires dont les couvertures sont aux couleurs du drapeau LGBT.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Écoles françaises au Maroc : polémique sur l’homosexualité

Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports, s’est exprimé sur l’adoption par des institutions éducatives étrangères au Maroc de programmes promouvant l’homosexualité.