La croissance du PIB marocain trop faible pour résorber le chômage

20 avril 2005 - 09h13 - Economie - Ecrit par :

Malgré les efforts « positifs » que réalise le Maroc en matière de réformes structurelles, le taux de croissance économique du pays, qui s’établit à 4%, demeure « insuffisant » pour relever le défi de la création de nouvelles opportunités d’emplois et la résorption du chômage, estime un responsable à la Banque mondiale (BM). Il est vrai qu’en dépit de certaines contraintes, des résultats relativement positifs ont été réalisés en le domaine. Il n’empêche, la croissance reste pour le moins très volatile et donc bien en deçà « du niveau nécessaire pour permettre une résorption substantielle du chômage ».

Voilà pourquoi, du côté des pouvoirs publics, on estime incontournable de fixer, à moyen terme, un objectif de croissance de 5 à 6% par an. Une tendance qui pourrait être confortée par les secteurs non agricoles et en l’occurrence, les branches relevant du bâtiment et travaux publics, des secteurs manufacturiers, du tourisme et des télécommunications.

Au demeurant, un objectif qui sous-tend la préservation d’un cadre macroéconomique stable avec le maintien d’un déficit budgétaire à près de 3% du PIB et d’un compte courant de la balance des paiements positif.

Cette stratégie implique l’accélération des réformes structurelles touchant l’administration, la justice, l’éducation et la formation professionnelle et le secteur financier avec comme autre et ultime objectif « d’améliorer la compétitivité globale de l’économie ».

La BM va même plus loin : « Nous pensons qu’un taux de croissance annuel de 6 à 7% au Maroc est nécessaire pour avoir un impact sur la création d’emplois et la réduction du chômage », a déclaré M. Nabli à l’agence MAP, en marge de la présentation, dimanche, à Washington, du rapport annuel de la BM intitulé « Evolution et perspectives économiques du Moyen-Orient et Afrique du Nord pour 2005 ».

Ce rapport relève que le taux de croissance économique dans la région s’est établi en moyenne à 5,6% contre 3,6% durant les années 90, en raison de facteurs externes, dont la flambée du prix du pétrole.

Par ailleurs, la Banque mondiale est en train de finaliser un rapport sur le programme « Country Assistance Strategy » (CAS) qui définit le cadre stratégique de collaboration avec le Maroc pour les quatre prochaines années, a-t-il indiqué, ajoutant que ce rapport qui a été discuté avec les autorités marocaines sera soumis au cours des prochaines semaines au Conseil d’administration de la Banque.

Le but étant de préparer les programmes de développement avec les partenaires de la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et de l’ADI (Association de développement international).

Devant permettre d’identifier les domaines où la contribution de l’organisme financier international pourrait avoir un meilleur impact sur la réduction de la pauvreté, le CAS prend en considération les priorités du gouvernement concerné et des acteurs-clés, la performance du portefeuille du pays et l’éligibilité pour des prêts.

A rappeler que le Maroc étant un des premiers pays de la région où la Banque mondiale a souhaité ancrer la préparation du CAS dans un processus participatif de consultations. Cette approche permettra de mieux appréhender la vision des uns et des autres pour mieux comprendre les défis du développement, et par conséquent, de mieux réfléchir à la stratégie à mettre en place.

Abdelalali Boukhalef - Le Matin

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Emploi - PIB

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : la construction se porte bien, mais...

Au Maroc, la construction connaît une embellie qui n’est pas près de s’arrêter. Les perspectives sont certes globalement positives, mais le secteur reste confronté à des défis majeurs.

L’Europe délivre un nombre record de permis de travail aux Marocains

Eurostat, institution relevant de la Commission européenne chargée de produire et diffuser des statistiques communautaires, a dévoilé le nombre de Marocains ayant obtenu les permis de travail temporaire en 2023.

Comment les transferts des MRE dopent l’économie marocaine

Depuis 2003, le Maroc célèbre chaque 10 août la Journée nationale des migrants. Instaurée par le roi Mohammed VI, elle offre l’occasion de mettre en lumière la contribution des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement économique, social...

Auto-entrepreneur au Maroc : voici le guide fiscal 2024 (pdf)

La Direction générale des impôts (DGI) vient de publier un guide sur le régime fiscal de l’autoentrepreneur. Un document qui reprécise les conditions d’obtention de ce statut ainsi que les avantages fiscaux y afférents.

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.

Les MRE dopent le marché immobilier

Malgré l’inflation et les crises successives de ces dernières années, le secteur immobilier marocain s’est redressé en 2024. Ceci, grâce notamment au programme d’aide directe au logement qui a connu un franc succès auprès des Marocains et de la...

Fitch Ratings note l’économie marocaine

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme du Maroc en devises étrangères (IDR) à ‘BB+’ avec perspectives stables.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

Tourisme : le Maroc affiche ses ambitions

Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.

Maroc : après un fort rebond, l’économie devrait ralentir en fin d’année

L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.