Maroc-Algérie : une guerre fait rage

Entre le Maroc et l’Algérie, c’est désormais une cyberguerre à coups d’attaques informatiques qui visent les institutions majeures. Le 8 avril dernier,
une cyberattaque a visé le site du ministère marocain de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, surtout la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). La fiche CNSS d’entités stratégiques et connues, mais aussi la liste des salariés marocains ont été dévoilés sur une chaîne Telegram. Dans un communiqué, un groupe de hackers algériens se faisant appeler « Jabaroot » a revendiqué le piratage informatique du ministère de l’Emploi et annoncé avoir eu accès à des données confidentielles concernant environ 2 millions de personnes et 500 000 entreprises qui ont fuité sur Telegram.

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« C’est l’enfer d’aller au bureau quand on a découvert la veille le salaire de son supérieur », plaisante Mehdi, 28 ans. Ce sont des entités stratégiques de l’économie marocaine qui ont subi cette cyberattaque de grande ampleur. Il s’agit du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (fonds souverain du Maroc), de la banque Crédit du Maroc (ex-filiale locale du Crédit agricole), du bureau de liaison d’Israël au Maroc ou encore de la holding personnelle du roi Mohammed VI, Siger. Pour le gouvernement marocain, il s’agissait de fuites « criminelles ». « Ces cyberattaques sont survenues le jour même de la réaffirmation par les États-Unis de leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara », explique le porte-parole du gouvernement marocain.

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Le piratage informatique est « une réponse au harcèlement marocain des pages officielles des réseaux sociaux algériens », a expliqué le groupe, faisant référence au blocage du compte de l’Agence de presse algérienne (APS) sur la plateforme X. Les hackers algériens ont également publié une carte de l’Afrique du Nord comprenant la carte du Maroc amputée de son Sahara.

La réplique des hackers marocains ne s’est pas fait attendre. Phantom Atlas, le groupe de hackers marocains, a lancé des attaques contre plusieurs sites gouvernementaux algériens. « En moins de 24 heures, nous avons réussi à pirater les systèmes internes de la Mutuelle générale des postes et télécommunications (MGPTT), extrayant plus de 13 Go de données confidentielles. Parmi celles-ci figurent des données personnelles et des documents stratégiques hautement sensibles », a indiqué ce groupe sur Telegram.