Polémique en Belgique : un élu lance un appel au roi Mohammed VI

Tout est parti de la polémique née après les propos de Georges-Louis Bouchez qui a dénoncé mercredi sur Bel RTL la fraude aux allocations sociales en Belgique. « Il existe des gens qui ont des maisons au Maroc et qui touchent des allocations sociales en Belgique », a déclaré le président du MR. Des déclarations qui ont suscité une vive réaction de la communauté belgo-marocaine. « Ces maisons dont on parle ont souvent été construites dans les années 70-80, par la première génération qui a émigré en Belgique. Ces gens ont travaillé dur toute leur vie pour que leurs enfants puissent hériter de ce patrimoine. Quand on parle négativement de ces biens à leurs enfants, on s’attaque à une part très intime de leur identité », a commenté un socialiste bruxellois d’origine marocaine.

Par ses propos, Georges-Louis Bouchez « stigmatise la communauté marocaine » et « cherche les voix des électeurs racistes », a réagi vendredi Ridouane Chahid sur BX1. La polémique enfle sur les réseaux sociaux. « Quand vous allez rencontrer les communautés marocaines à Bruxelles, qu’allez-vous leur dire ? […] Vous avez oublié d’où vous venez, qui vous êtes ? », a lancé aux quatre députés d’origine marocaine du MR, Naima Belkhatir, conseillère communale PS de Schaerbeek, dans une vidéo diffusée sur Facebook. Pour sa part, Hassan Rahali (PS), président du conseil communal de Molenbeek, a, dans une vidéo sur TikTok, demandé au « cabinet royal (marocain) de s’emparer de ce sujet » et au ministre des Affaires étrangères marocain de « parler pour que plus personne n’ose s’attaquer aux Marocains, nous ne sommes pas une serpillière ». Jeudi dernier, le responsable a lancé une pétition pour exiger des excuses ou la démission de Georges-Louis Bouchez.

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Sur Facebook, des comptes non identifiés ont attaqué les quatre députés MR, les qualifiant de « lâches sans dignité ». Certains élus socialistes ont posté des visuels stigmatisants sur ces élus MR. « Cela renvoie les élus MR à leurs origines, sur lesquelles ils doivent apparemment rendre des comptes alors qu’ils sont belges… Ce type de campagne crée des sous-catégories de population liées aux origines. Ce n’est pas notre conception du vivre ensemble », déclare la députée d’origine marocaine Sofia Bennani (Les Engagés), dénonçant la forme « stigmatisante » de cette campagne, car le président du PR ne parle « que du Maroc ». De son côté, le PS bruxellois a assuré à La Libre « ne pas être à la manœuvre et ne jouer aucun rôle dans cette campagne sur les réseaux sociaux ».

« Ramener quelqu’un sans cesse à son origine, c’est du racisme, Cette campagne de dénigrement est ignoble… On met une cible dans notre dos en nous jetant en pâture dans des groupes Facebook de 15 000 à 20 000 membres. Moi, je refuse d’être mise dans une seule case : je suis une élue belge, née en Belgique, féministe, libérale, et universaliste. Cette campagne qui nous ramène sans cesse uniquement à notre origine, c’est tout le contraire de la lutte antiraciste. Comme si, quand on était d’origine marocaine, on ne pouvait être que de gauche… », dénonce Loubna Azghoud (MR), députée bruxelloise, soulignant que cette campagne vise à « mettre une grosse pression sur les élus de la diversité afin de les faire plier, et de faire en sorte qu’ils rejoignent le PS ».