Le Maroc au cœur de l’enquête sur la rançon de l’enlèvement de David Balland

15 février 2025 - 17h00 - France - Ecrit par : S.A

Les cybergendarmes auraient gelé l’importante rançon en cryptomonnaie envoyée vers le Maroc après l’enlèvement de David Balland, cofondateur et ex-employé de Ledger, une entreprise française de cryptomonnaie, ainsi que sa compagne.

La justice française recherche l’un ou les commanditaires de l’enlèvement de David Balland, cofondateur et ex-employé de Ledger, ainsi que sa compagne. Dans ce sens, des interrogatoires au fond se poursuivent devant la juge d’instruction, rapporte Le Parisien.

Le 23 janvier 2025, dix personnes originaires de divers départements : la Seine-Saint-Denis, l’Essonne, Paris, mais aussi Marseille ont été arrêtées à Bourges (Cher), près du lieu du rapt, ainsi qu’à Châteauroux (Indre) et Étampes (Essonne), « où ont été successivement retenues en otages les deux victimes », puis placées en garde à vue. Le lendemain, sept d’entre eux sont présentés à un juge d’instruction à Paris en vue d’une probable mise en examen. Le parquet a requis leur placement en détention provisoire. Quant aux trois autres, ils ont été remis en liberté.

À lire : Enlèvement de David Balland : une rançon en cryptomonnaie envoyée vers le Maroc

Au cours de leurs auditions, ils ont confié avoir été recrutés par le ou les véritables chefs du réseau, sur les réseaux sociaux et de manière isolée. Aussi, ont-ils assuré qu’ils « ne se connaîtraient pas entre eux et l’organisation aurait été cloisonnée ». Les suspects ont confié avoir été rémunérés « quelques milliers d’euros ». Actuellement, les enquêteurs cherchent à identifier le commanditaire de l’organisation. Vendredi, le parquet de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) chargé des investigations a ouvert une information judiciaire pour de multiples chefs : « enlèvement et séquestration avec actes de torture ou de barbarie et en bande organisée », « extorsion en bande organisée », « blanchiment aggravé », « association de malfaiteurs »…

Certains des suspects risquent la prison à vie. C’est peut-être le cas de Shana, 25 ans. Seule femme parmi les suspects, elle a été écrouée, le 24 janvier dernier. Il lui est reproché d’avoir réservé sur une plate-forme la maison où le chef d’entreprise a été séquestré et y a déposé de la nourriture. Une mission pour laquelle elle a reçu 2 000 euros. Elle a beau clamer son innocence, affirmer avoir été la victime innocente d’une opération de manipulation menée par un ex-petit ami, mais la magistrate ne croit pas à son histoire. « C’est grâce à des Shana, grâce aux chauffeurs, aux gardiens, qui ont tous été payés 2 000 euros que cette équipe a été constituée, explique-t-elle. Cette femme accepte de louer une maison, d’y déposer des vivres en se disant : Surtout, je ne veux pas savoir ce qui s’y passe. Quand elle est arrêtée, elle prend peur et coopère. Pour moi, cette Shana sera condamnée à hauteur de ce qu’elle a fait. »

À lire : Birmanie : rançon en crypto-monnaie pour libérer les otages marocains

Shana est connue de la justice française. Jugée par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour une affaire de stupéfiants et blanchiment, elle avait écopé de huit mois de prison avec sursis.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Enlèvement

Aller plus loin

Enlèvement de David Balland : une rançon en cryptomonnaie envoyée vers le Maroc

L’importante rançon en cryptomonnaie exigée après l’enlèvement de David Balland, cofondateur et ex-employé de Ledger, une entreprise française de cryptomonnaie, ainsi que sa...

Du nouveau dans l’affaire de la fusillade de « La Crème » à Marrakech

L’affaire de la fusillade du café « La Crème », survenue le 2 novembre 2017, à Marrakech, connaît un nouveau développement.

Enlèvement d’un homme d’affaires, une rançon demandée

Dimanche, un homme d’affaires connu a été enlevé à Tanger, dans le quartier de Najma. L’enlèvement a eu lieu dans le garage de l’immeuble où réside la victime.

Du nouveau dans l’affaire Badr, tué à Casablanca

L’affaire du meurtre de Badr Bouljoihel, un jeune homme de 23 ans, doctorant-chercheur à la faculté des sciences et techniques de Mohammedia, tué fin juillet 2023 à la sortie...

Ces articles devraient vous intéresser :

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...