Maroc : une taxe pour les plus riches

2 décembre 2024 - 09h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Le débat sur la taxation des plus riches refait surface au Maroc. Après un premier rejet, la Confédération démocratique du travail (CDT) relance l’idée d’une taxe sur la fortune à la Chambre des conseillers.

Dans le cadre de ses amendements au projet de loi de finances pour 2025, la CDT propose de taxer les dépôts et comptes bancaires, les biens immobiliers, ainsi que les actions et obligations des plus fortunés. Le taux d’imposition envisagé serait de 0,20 % pour les patrimoines compris entre 10 et 100 millions de dirhams, et de 0,25 % pour ceux dépassant les 100 millions de dirhams.

Pour la CDT, cette taxe permettrait de faire contribuer davantage les plus riches au financement des services publics et au développement du pays. Elle vise également à « rétablir un équilibre entre les différentes tranches de revenus », selon les termes employés par le syndicat.

Dans cette optique de justice sociale et fiscale, la CDT propose aussi d’augmenter la tranche de revenus exonérée d’impôt sur le revenu à 60 000 dirhams et de plafonner le taux maximal d’imposition à 35 %.

À lire : Maroc : un impôt sur la fortune immobilière ?

Le groupe parlementaire souhaite par ailleurs exclure les pensions de retraite de l’impôt sur le revenu, arguant de la nécessité de « solidarité entre les générations ».

Enfin, la CDT demande à ce que les entreprises du secteur du gaz naturel, des huiles pour moteurs, de l’importation de carburants et des télécommunications ne bénéficient plus d’exonérations fiscales temporaires. Selon elle, ces entreprises « réalisent d’importants bénéfices sur le marché national » et doivent donc « contribuer au financement de l’économie nationale ».

La CDT plaide également pour un renforcement des moyens humains de l’inspection du travail, en réclamant l’attribution de 100 postes budgétaires supplémentaires, car il est impératif de doter le corps des inspecteurs du travail de ressources humaines suffisantes pour garantir le fonctionnement normal de l’organisme, insiste le groupe.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Ministère de l’Economie et des Finances

Aller plus loin

Gad Elmaleh : à combien s’élève sa fortune ?

Gad Elmaleh, 52 ans, est un humoriste et acteur maroco-canadien, actif depuis plus de 25 ans. Il est surtout connu en France pour ses spectacles de stand-up. À combien s’élève...

Un milliardaire français veut léguer sa fortune à un Marocain

Un milliardaire français a décidé de léguer sa fortune à son employé de maison d’origine marocaine. Cette volonté se heurte toutefois à une énorme difficulté.

Maroc : un impôt sur la fortune immobilière ?

À l’instar de la France, le Maroc entend instaurer un impôt sur la fortune immobilière (IFI) pour financer la protection sociale universelle.

Impôt sur le revenu et TVA : ce qui change pour les Marocains en 2025

Fouzi Lekjaa, le ministre délégué chargé du Budget, a exposé mardi à la Chambre des conseillers les principales mesures et amendements apportés au projet de loi de finances 2025.

Ces articles devraient vous intéresser :

Le gouvernement marocain s’attaque à l’usage privé des véhicules de l’État

La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, a annoncé l’intention du gouvernement de prendre des mesures contre l’utilisation anarchique des véhicules de l’État.

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Taxe sur terrains non bâtis au Maroc : le ministre de l’Intérieur durcit le ton

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a donné des instructions fermes aux gouverneurs des provinces et des préfectures aux fins d’enclencher les procédures de constatation, d’imposition et de recouvrement de la taxe sur les terrains urbains non...

Maroc : une nouvelle taxe sur les locations qui fait mal

La récente instauration d’une taxe de 20 % sur les revenus locatifs des propriétaires bailleurs au Maroc visant à simplifier la fiscalité et à élargir l’assiette de l’impôt va produire un impact négatif sur l’immobilier, plus précisément sur les...

Maroc : du changement pour l’impôt sur les revenus locatifs

Au Maroc, l’imposition des revenus locatifs a connu des modifications majeures depuis 2023. Des changements qui ont un impact significatif sur les contribuables concernés.

Flexibilité du dirham : le Maroc franchit une nouvelle étape

Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, salue la réforme en cours du régime de change marocain, affirmant qu’une étape importante est en train d’être franchie pour améliorer la flexibilité du dirham.

TVA : la fraude qui coûte très cher au Maroc

La fraude à la TVA coûte chaque année entre 1 et 1,2 milliard de dirhams à l’État, a révélé Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des Impôts (DGI), lors de la présentation de son plan stratégique pour la période 2024-2028.

Maroc : derniers jours pour la régularisation fiscale des revenus

Les contribuables marocains souhaitant mettre en conformité leurs revenus déclarés n’ont plus que quelques jours pour déposer leurs demandes de régularisation.

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).

Amnistie fiscale au Maroc : un succès inattendu pour les avoirs non déclarés

L’amnistie fiscale sur les avoirs non déclarés au titre de l’année 2024 au Maroc a dépassé toutes les attentes. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Mustapha Baitas, a annoncé un montant collecté de 127 milliards de dirhams, pulvérisant...