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Un milliardaire français a décidé de léguer sa fortune à son employé de maison d’origine marocaine. Cette volonté se heurte toutefois à une énorme difficulté.
L’un des descendants du fondateur de la marque Hermès, le Français Nicolas Puech, 80 ans, célibataire et sans enfant, installé en Suisse en 1999, dans le canton du Valais, veut faire d’un Marocain qui est son jardinier, homme à tout faire et homme de confiance, son héritier. Grâce à ses plus de 6 millions d’actions de l’entreprise, le milliardaire possède 10 milliards de francs suisses. Pour concrétiser son vœu, il a rédigé une lettre datant « d’octobre 2022 » pour charger son avocat de « mettre en ordre sa situation successorale » ainsi que de mener une procédure d’adoption « toujours en cours », fait savoir La Tribune de Genève. L’aboutissement de la procédure permettra à son homme de confiance de devenir son fils et héritier légitime. Il pourrait ainsi toucher au moins la moitié de la fortune de Nicolas Puech.
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Bien qu’inhabituelle, la démarche d’adopter un adulte est tout à fait légale. Seulement, la volonté du milliardaire français peut être contrariée. En cause, il avait en 2011 signé un pacte successoral, qui est plus contraignant qu’un testament, afin de léguer sa fortune à une fondation basée à Genève baptisée Isocrate, qui finance des projets de lutte contre la désinformation à travers des ONG qui soutiennent le journalisme. « Sur la base des informations en possession de la fondation, cette volonté d’annulation abrupte et unilatérale du pacte successoral paraît nulle et infondée », estime son secrétaire général, Nicolas Borsinger. La fondation affiche clairement son opposition à cette entreprise, « tout en laissant la porte ouverte à une discussion avec son fondateur et président ». Elle regrette en outre des « conflit interpersonnel » et « convoitises en tous genres. »
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Si l’adoption ne se concrétisait, l’employé de maison d’origine marocaine, son épouse, une femme de ménage espagnole et ses deux enfants, pourrait se contenter des diverses propriétés ou terrains valant plusieurs millions que Puech leur a déjà offerts.
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