Cimetières pleins à Tanger : les habitants lancent un appel aux autorités

12 septembre 2024 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les habitants de Tanger sont confrontés à un manque criant d’espaces dans les cimetières musulmans de la ville. Ils invitent les autorités locales à trouver en urgence une solution à ce problème pour leur permettre d’enterrer dignement leurs morts.

Les Tangérois tirent la sonnette d’alarme face à la saturation des principaux cimetières Sidi Amar et Al Moujahidin, ainsi que des autres petits cimetières de quartiers. Les autorités locales et les élus de la ville peinent depuis des années à apporter une solution durable à ce problème. En 2008, elles avaient annoncé la création de quatre nouveaux cimetières de 50 hectares chacun dans les quatre arrondissements de la ville (Tanger Ville, Souani, Mghogha et Beni Makada), et d’un autre d’une superficie de 20 hectares dans la commune de Ksar Sghir. Mais faute de financements, ces projets n’ont jamais vu le jour.

En 2011, le conseil municipal de Tanger avait autorisé la construction d’un cimetière d’une superficie de 15 hectares dans la région de Rahrah. Malheureusement, ce projet a été aussi abandonné en raison du terrain choisi qui était rocailleux. Depuis lors, les autorités et élus de la ville se limitent à des déclarations d’intention de créer des cimetières, sans pouvoir les concrétiser, laissant les habitants à continuer à enterrer leurs défunts dans des conditions inappropriées ou à les transférer vers les cimetières d’autres villes comme Asilah.

À lire : Maroc : cimetières pleins, familles en détresse

« Le sujet des cimetières à Tanger n’est pas une question nouvelle. Depuis des années, ce sujet se pose de manière urgente. Alors que la ville disposait autrefois de suffisamment d’espaces et de terrains dédiés à l’inhumation, elle est aujourd’hui confrontée à une crise aiguë en raison de la mainmise des grands projets immobiliers sur les terres entourant la ville », a expliqué Bilal Akouh, conseiller communal de Tanger au site Achkayn.

Et d’ajouter : « Tanger accordait autrefois aux cimetières les meilleurs emplacements dans un esprit de ‘respect des défunts’. On peut citer à cet égard les cimetières Al Moujahidin, Charf, Marchan, et Sidi Omar. Cependant, avec l’évolution urbaine et l’expansion de la ville dans toutes les directions, la notion de propriété foncière a pris une nouvelle dimension, considérée comme une source de richesse, loin de la conception ancienne qui reposait sur les dons et les legs des individus ou des collectivités. »

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tanger - Décès

Aller plus loin

Maroc : cimetières pleins, familles en détresse

Les cimetières de Fès, comme dans de nombreuses villes au Maroc, manquent de plus en plus de places. Fort de ce constat, le parlementaire istiqlalien Allal Amraoui a interpellé...

Cimetières au Maroc : entre abandon et insécurité

La gestion des cimetières pose problème au Maroc. Selon un rapport du ministère de l’Intérieur, les sites existants sont saturés ou en état de dégradation et les collectivités...

Les musulmans ressentent « chagrin et honte » quand ils enterrent leurs morts dans des cimetières catholiques

Les Marocains résidant en Catalogne, notamment dans la région de Catalogne, se plaignent de l’absence de carrés musulmans pour enterrer dignement leurs morts.

Maroc : l’épineux problème des cimetières

Face à une crise grandissante liée à l’espace des cimetières au Maroc, Ahmed Toufiq, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, a abordé, ce lundi, la problématique...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des repas funéraires ... interdits

Les habitants de deux villages marocains n’auront plus à organiser des repas funéraires. Une décision a été prise dans ce sens lors d’une assemblée publique.

Suite au violent séisme, peut-on voyager au Maroc ?

Le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre a fait près de 3000 morts, plus de 5600 blessés et causé d’énormes dégâts matériels dans plusieurs régions, principalement rurales. Peut-on se rendre au Maroc après la catastrophe ?

Décès de Hamidou Laanigri, un pilier de l’armée marocaine

Hamidou Laanigri, général de corps de division, est décédé ce dimanche 10 septembre à Rabat, à l’âge de 84 ans.

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

Mort de Naïma Samih : les paroles fortes du roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances à la famille de l’artiste marocaine Naïma Samih, décédée samedi des suites d’une longue maladie.

Amine Adli perd sa maman, la FRMF présente ses condoléances

Amine Adli est frappé par un énorme malheur. L’attaquant des Lions de l’Atlas et du Bayer Leverkusen vient de perdre sa maman.

Le roi Mohammed VI rend hommage à Mustapha Dassoukine

Le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de l’artiste Mustapha Dassoukine.

Maroc : des soupçons d’adultère conduisent à un drame

Le corps sans vie d’une jeune femme a été retrouvé au domicile de sa famille dans les environs de Berrechid. Soupçonné d’homicide, son mari en fuite a été arrêté par les éléments de la Gendarmerie royale relevant du centre territorial de Deroua.

Une Marocaine meurt après avoir pris des pilules achetées sur Instagram

Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.