Maroc : l’épineux problème des cimetières
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Les Marocains résidant en Catalogne, notamment dans la région de Catalogne, se plaignent de l’absence de carrés musulmans pour enterrer dignement leurs morts.
Amina (nom d’emprunt) se rend presque tous les vendredis au cimetière d’El Masnou en Catalogne où elle réside depuis 2005. Là repose son frère Mohamed (nom d’emprunt) qui est décédé en 2020, en pleine crise sanitaire où les frontières étaient fermées, ce qui rendait impossible le rapatriement de son corps au Maroc. Mohamed n’a donc pas été enterré suivant les rites musulmans, encore moins dans un cimetière musulman dont ne dispose pas la ville, confie Amina « avec chagrin et honte » à Mundo Islam.
Après l’allègement des mesures sanitaires, la famille de Mohamed a envisagé d’exhumer le corps, une pratique interdite par la religion, et de l’emmener à Barcelone pour l’enterrer dans un cimetière musulman. « Mais ça coûte beaucoup d’argent », avoue Amina qui ne peut pas solliciter le concours des autres membres de la famille au Maroc parce qu’elle leur a caché les conditions dans lesquelles son frère a été enterré.
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Comme Amina, de nombreux musulmans vivent la même situation en Espagne. Selon les données de l’Union des communautés islamiques d’Espagne (UCIDE), seulement 35 des plus de 8 000 municipalités espagnoles disposaient de cimetières musulmans en 2020. Les communautés musulmanes n’ont cessé de réclamer des cimetières pour enterrer dignement leurs morts comme les catholiques. Même si « traditionnellement, il y a toujours eu une tendance à rapatrier les défunts dans le pays d’origine, il n’y a jamais eu de problème d’espace », explique Mohamed Halhoul, porte-parole du Conseil islamique de Catalogne (CIC).
Tout a changé pendant la crise sanitaire. Le CIC a dû gérer des centaines de cas de familles qui ne savaient pas quoi faire ni où enterrer leurs proches, déclare-t-il, précisant que 5 des 16 cimetières musulmans que compte la Catalogne ont été inaugurés après 2020. Pour le commissaire de la mairie de Barcelone, Khalid Ghali, la religion musulmane impose que le corps soit enterré dans l’endroit le plus proche du lieu du décès. Donc, « si le corps d’un musulman doit être rapatrié, il n’est plus enterré selon ses croyances », précise-t-il. Le déplacement d’un corps dans une ville disposant de carrés musulmans a un coût élevé que les familles ne peuvent pas payer, nuance Halhoul.
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