Quelle représentation pour les RME ?

19 avril 2002 - 20h38 - Maroc - Ecrit par :

Parmi les textes actuellement en discussion au parlement, un projet de loi organique relative à la chambre des Conseillers. Lors de son passage en commission, des voies se sont élevées pour demander aux résidents marocain à l’étranger (RME) le droit de voter pour leur représentants à la Chambre des conseillers. Un vœu qu’il faut avoir le courage de sortir d’un sentimentalisme démagogique. Pour s’interroger, sans passion et en toute objectivité, sur l’opportunité ou l’inutilité d’une telle proposition.

Certes, le premier réflexe est de demander que les RME puissent avoir leur mot à dire dans la gestion économique et sociale du pays puisque leur épargne en devises contribue grandement aux recettes budgétaires du Maroc.
Il faut pourtant reconnaître que le Maroc avait déjà tenté l’expérience. Mais la formule, n’étant pas jugée concluante, fut abandonnée lors des élections législatives du 25 juin I993. Parce que ce système de représentation n’était pas efficace. Les listes électorales étaient difficiles à établir. Le député qui représente les Marocains dans plusieurs pays d’accueil n’est connu que dans un seul d’entre eux.
En fait, dans aucun pays au monde, les résidents à l’étranger ne sont représentés directement au Parlement.
Ne convient-il pas de demander leur plus grande intégration dans les société d’accueil. Notamment pour les enfants de la deuxième et troisième génération.
Contrairement à la Hollande et à la Belgique, la France en est encore aux discussions sur le droit à la candidature et au vote aux élections municipales à accorder aux résidents étrangers exerçant une activité et payant les impôts. Ce n’est donc pas un hasard si la génération dite « beur » n’arrive pas à faire passer ses droits élémentaires comme le logement qui doit cesser de ressembler à la "guetoïsation" dans certaines cités.
Si l’on tient absolument à leur représentation nationale, des Marocains des résidents à l’étranger on peut toujours en tenir compte lors de la composition du futur Conseil Economique et social.

Désertions
Des sources émanant de la Fédération royale marocaine de foot ball font part de la désertion de trois jeunes joueurs de l’équipe junior de rugby.
Il faisaient partie de l’équipe sélectionnée pour la participation en Italie au championnat mondial.
Cette équipe a terminé dixième du classement général. Une performance médiocre qui ne peut faire oublier d’autres performances beaucoup plus efficaces dans le domaine d’un « hrigue » qui a touché toutes les disciplines. Puisque le Maroc compte désormais une longue liste de partants sans retour parmi des joueurs de foot ball, de hand ball, de lutte, d’athlétisme…
Sans oublier cette errance politicienne si profonde qu’elle a fini par affecter le devenir économique et social du pays, poussant la jeunesse supposée militante à rechercher d’autres horizons. Tels ces représentants des jeunesses « progressistes » qui ont profité de leur participation à la rencontre euro-méditerranéenne de Lisbonne en 1999 pour troquer leur engagement militant contre une situation de sans-papiers. Sur 400 jeunes, seuls 39 personnes sont retournées au pays.

Gauche-droite : la leçon française
En France, la campagne électorale pour les présidentielles est en train de donner la preuve qu’entre les programmes du socialiste Jospin et le gaulliste Chirac, il n’y a plus aucune différence. Des sondages montrent que, pour de plus en plus d’électeurs, le deuxième tour départagera difficilement les deux favoris : « Lionel » Chirac et « Jacques » Jospin.
La preuve que, pour l’Europe économique et sociale, la politique a plus besoin de compétences pragmatiques que de suffisances charismatiques et d’errances démagogiques.
D’où l’apparition d’un phénomène de différentiation entre les gouvernants supposés de droite ou déclassés de gauche. Une leçon à méditer chez nous par tous ceux qui croient s’attaquer aux mécanismes producteurs de dysfonctionnements en s’en tenant au discours moralisateur. Le citoyen veut du concrèt.
En effet, Lionel Jospin se montre aussi docile devant les intérêts des milieux d’affaires que les gouvernements de droite qui l’ont précédé. Comme pour mieux faire passer « une politique de modernisation néo-libérale », son gouvernement a multiplié les reniements par rapport à des engagements électoraux pourtant modestes : Le plan Juppé de réforme de la Sécurité sociale continue de s’appliquer. Les privatisations et le démantèlement des services publics s’accélèrent. Les lois Pasqua-Debré sur l’immigration n’ont été que toilettées…
Résultat : Dans la France de la deuxième cohabitation, la « troisième voie » est si bien tracée qu’on n’arrête pas d’y voir Chirac rouler à gauche et de voir Lionel Jospin le doubler à sa droite !

Le reporter

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Vote MRE - Elections - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Transferts de fonds des MRE : une manne financière en forte croissance pour le Maroc

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 108,67 milliards de dirhams (MMDH) à fin novembre 2024, marquant une augmentation de 2,8 % par rapport à la même période en 2023. Ces chiffres, publiés par...

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

Maroc : les duty free font leur révolution

Du changement en vue pour les magasins de vente sous douane, communément appelés « Duty free shops ». L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) et l’Office des changes ont fixé de nouvelles règles relatives à leur gestion et fonctionnement.

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.

Les MRE boostent le programme d’aide au logement

Près de 17 000 personnes (dont 44 % de femmes et 22 % de MRE) ont déjà bénéficié du programme d’aide directe au logement à la date du 15 juillet, a indiqué Aziz Akhannouch, le Chef du gouvernement, à la Chambre des représentants.

Les MRE plébiscitent le programme d’aide au logement du gouvernement marocain

Le programme d’aide au logement a du succès auprès des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Sur plus de 110 000 demandes enregistrées, près du quart, soit 26 % du total, proviennent de la diaspora marocaine.

Aide au logement : gros succès auprès des MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 8 500 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier.

L’Office des changes aux petits soins des MRE

L’Office des changes s’engage à réserver un bon accueil aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) cet été et à leur accorder une attention particulière dans le cadre de son plan d’action stratégique 2022-2026. C’est du moins ce qu’a affirmé Driss...

Immobilier au Maroc : les MRE pour relancer un marché en berne

Les promoteurs immobiliers comptent sur la saison estivale et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour sortir leur marché de sa stagnation. Ceux-ci figurent d’ailleurs parmi les bénéficiaires du nouveau programme de l’aide au logement.

Boom des interventions d’Europ Assistance au Maroc cet été

Le Maroc figure parmi les destinations lointaines très sollicitée chez Europ Assistance. Par ailleurs, le nombre de dossiers médicaux ouverts par la compagnie entre fin juin et fin août, a connu une augmentation de 16% par rapport à la même période en...