
Un incident a marqué l’ouverture du festival Mawazine à Rabat. La chanteuse égyptienne Angham a été victime d’une confusion de noms lors d’une interview avec une journaliste, qui l’a appelée par le nom de la chanteuse émiratie Ahlam.
Du 26 au 29 juin, les remparts d’Essaouira résonneront sur les rythmes du festival gnaoua et musiques du monde. Un événement culturel et artistique de haute facture, qui est l’expression même d’un Maroc, ô combien ouvert, tolérant et pluraliste.
Le festival d’Essaouira jouit , aujourd’hui, d’une renommée tant nationale qu’internationale. D’édition en édition, le festival séduit un public de plus en plus large. Un public hétéroclite, composé de diverses catégories socio-économiques, en quête de partage, de découverte et d’authenticité. Noirs, juifs, étrangers, musulmans, sont côte à côte, transportés par un moment de musique sublime, et ne se souciant guère de leurs origines et appartenances. Au fil des années le festival à dépassé les frontières pour se faire une aura impressionnante. Aujourd’hui, il compte parmi les rendez-vous culturels incontournables.
Depuis 6 ans, en effet, musique ethnique, spirituelle, traditionnelle, créations contemporaines se retrouvent sur la scène d’Essaouira, et invitent à la découverte de l’autre.
Exotisme
Cette année, le festival ne manquera pas à sa tradition de transporter le public dans un univers où la beauté musicale atteint son apogée.
La programmation artistique de la présente édition s’inscrit dans cette optique. En tête d’affiche Gnawa Diffusion, un groupe franco-algérien. Composé de 5 français et 3 algériens, ce groupe a facilement passé la rampe en France, grâce à une musique qui repose sur un « verbe concis, un humour acéré et un son robuste ». Ce qui donne une force inouïe à leur musique et permet une osmose impressionnante avec le public. “ Gnawa Diffusion chante l’oppression des peuples, la vanité des puissants et le dénuement des êtres humains… Faire sa musique, là ou d’habitude les hommes font la guerre doit laisser des émotions en forme de cicatrices… ”
De son côté, le groupe Musafir, (Gitans Radjahstan), dirigé par Hameed Khan “Kawa”, musicien du Rajasthan, de formation tant classique que populaire qui, fort de ses rencontres musicales, a crée un groupe composé de musiciens, danseurs et fakirs du Rajasthan… Résultat, le groupe produit une musique ethnique et spirituelle, aux confluents des cultures gitanes, hindoues et musulmanes.
L’ensemble nigérien Mamar Kassey (Niger). Atypique, le groupe allie parfaitement le respect et la douceur des musiques traditionnelles avec l’énergie des instruments électriques. De ce fait, leurs musiques est répartie en 2 tendances : les instrumentistes traditionnels (Nagouli joue des tambours « douma » et « kalangou », Bari est aux calebasses et Housseïni au luth à 2 ou à 3 cordes) et modernes (Abdoulaye est à la guitare électrique et Harouna à la basse). Ils sont classés parmi les meilleurs artistes. Ils traitent de sujets historiques, sociaux ou spirituels... « Mais qu’ils chantent la femme ou un air peul de la saison des moissons, leur musique est toujours aussi efficace. Pour eux la tradition n’est pas un frein mais un élément dynamique ».
Têtes d’affiches
Quant aux musiciens (solo) on retiendra des noms comme Paolo Fresu, trompettiste italien de renom. Ce sarde d’origine, qui a fait ses débuts dès 1960 et qui a connu la consécration internationale avec Dave Liebman. Avec son Night on the City, sorti en 1996, Paolo Fresu, devient l’un des trompettistes les plus éminents au monde. Le jeu du trompettiste s’y révèle d’une simplicité déconcertante tout en recelant des trésors harmoniques.
Les festivaliers pourront également apprécier Nguyên Lê. Ce Franco vietnamien, avec la guitare, prend la dimension d’un autre instrument. « Comme un funambule, Nguyên Lê passe de la brûlante intensité du rock à un raffinement tout asiatique, de la recherche minutieuse de nouvelles sonorités à la joie, directe et contagieuse, de l’improvisation. » Autodidacte, Nguyên Lê , « joue de ses cordes autant pour le rock et le funk, la chanson (Claude Nougaro, Ray Charles), le Jazz contemporain, l’électro-acoustique et surtout les musiques extra-européennes : l’Afrique et les Caraïbes d’Ultramarine, l’Algérie de Safy Boutella & Cheb Mami, la Turquie de Kudsi Erguner, l’Inde de Kakoli, le Vietnam où il apprend le « Dan Bau » ou monocorde traditionnel. Sa production promet de transporter le public dans une joie incontestée. »
De son côté, Paco Sery, Francoivoirien, réussit à grimper les échelons pour atteindre rapidement la célébrité. Il fabriqua ses premières percussions à l’âge de 9 ans, depuis il n’a cessé de l’avant. Aujourd’hui, il est l’un des plus grands, des plus excitants et des plus talentueux batteurs de la scène mondiale. Celui que ses proches surnomment Papa ou encore Pygmée a été consacré pour sa propre musique et a signé son premier album Voyages chez Metro Blue, le label world de Blue Note en 2000.
D’autres artistes non moins intéressants sont attendus à la 6ème édition du Festival d’Essaouira, encore une occasion pour faire voyager les amoureux de cette ville et de cette ambiance festive.
Enfin, un concert exceptionnel attend les festivaliers, le samedi 28 juin. Sur la scène principale seront réunis 5 grands maâlems Gnaoua : Mustapha Bakbou, Hamid El Kasri, Abdeslam Alkane, Abdelkébir Merchane et Mahmoud Guniea.
La Nouvelle Tribune
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