Les loueurs de parasols et de tables continuent de dicter leur loi sur les plages marocaines, malgré les campagnes de sécurité lancées par les autorités pour libérer certaines plages. Une situation dénoncée par des activistes et citoyens sur les...
Le tourisme au Maroc ? Une vieille histoire. En effet, le Maroc est considéré comme une destination pionnière au sud de la Méditerranée depuis déjà la fin des années 60, bien avant l’Egypte et la Tunisie. Cependant, cette primauté ne lui a pas permis de se positionner sur le marché mondial du tourisme, puisqu’en 2000, avec 2,6 millions de touristes internationaux et 13,5 millions de nuitées hôtelières, il se classait troisième après l’Egypte et la Tunisie.
« Six ans après la mise en oeuvre de la Vision 2010, le Maroc est passé de 97.000 lits en 2001 à 133.230 en 2006 pour un objectif de 230.000 lits en 2010. Les arrivées de touristes ont atteint 6,4 millions, dont 3,9 millions de MRE générant une recette de 59 milliards de dirhams en 2007 », relève le Livre blanc de l’association Convergence tourisme et université. En ce qui concerne les nuitées dans les établissements classés, le taux d’occupation a atteint 61% à fin août 2007 et s’est traduit par 11,99 millions de nuitées à la même date, chiffres de l’Observatoire du tourisme, rapportés par l’association Convergence. Nous sommes bien loin des 13,5 millions de nuitées générées en 2000 par 2,6 millions de touristes. Il est donc bien beau d’augmenter la capacité hôtelière, encore faudrait-il la rentabiliser.
Encourager les compétences
Le premier bilan d’étape montre donc que les objectifs de la Vision 2010 ne seront pas tous atteints. Place donc à la Vision 2020. Ce chantier capitalisera sur les acquis de la Vision 2010 et devrait permettre une meilleure synergie entre le secteur touristique national et les autres secteurs économiques et sociaux, tels que l’artisanat, la culture, l’agriculture et les ressources naturelles.
Pour atteindre ces objectifs, l’Association a sa petite idée. Elle suggère que les opérateurs touristiques soient dispensés de la promotion des régions, tâche qui devrait plutôt revenir au ministère du Tourisme et à l’Office national marocain du tourisme (ONMT). Déchargés de cette fonction, les professionnels du tourisme pourraient consacrer plus de temps à la promotion de leurs unités hôtelières pour augmenter le taux d’occupation hôtelière qui ne dépasse pas 50% à l’échelle nationale.
Pour développer le tourisme, les acteurs de la Vision 2020 suggèrent un train de mesures : encourager le tourisme identitaire, renforcer et moderniser la promotion du produit Maroc, engager la réforme des lois liées au tourisme, encourager l’éclosion de compétences expertes en tourisme, développer le transport aérien low-cost...
L’association Convergence tourisme et université suggère la mise en œuvre d’autres moyens dans le cadre de la Vision 2020. Pour elle, il est temps que le tourisme national se mette à l’heure des nouvelles technologies d’information et que la centralisation et la commercialisation du produit Maroc se fassent désormais via Internet. Ce projet devrait être une initiative du ministère du Tourisme et impliquer l’ensemble des intervenants du secteur. La centralisation de l’offre touristique marocaine contribuerait à réduire le nombre d’intermédiaires et, du coup, rendre plus compétitive la destination Maroc. Autre activité qui devrait se mettre à l’heure d’Internet, le paiement en ligne.
A l’instar de Marmara pour la Turquie, le Maroc devrait également créer un grand tour-opérateur en France et dans d’autres pays européens, qui aurait pour mission de ne proposer que les différentes possibilités de séjour au Maroc.
Le patrimoine est un autre créneau sur lequel le Maroc devrait se baser pour renforcer son offre, mais à condition que cela se fasse dans le cadre d’une approche globale. D’autant plus que la composante culturelle commence à occuper une large part dans le produit touristique marocain. Certains comportements continuent encore de ternir l’image du tourisme marocain et devraient être proscrits, comme la duperie sous toutes ses formes dans le transport et autres commerces d’artisanat. Il y va de la professionnalisation du secteur. La fiscalité, dont l’IS et l’IR, est un autre cheval de bataille pour l’association Convergence tourisme et université. Elle propose son allègement et son assouplissement, ainsi que l’élargissement de l’assiette fiscale pour combattre l’informel de certains riads, fermes, villas et autres appartements.
Le tourisme doit être considéré comme une industrie moderne. Il doit donc bénéficier d’actions de communication et de promotion novatrices. Ce marketing touristique doit être l’affaire de tous : pouvoirs publics et élus des conseils communaux des villes et des régions.
Source : L’Economiste - Hassan El Arif
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