
Franc succès pour l’opération de régularisation fiscale volontaire lancée récemment. Déjà près de 2 000 contribuables ont déclaré plus de 5,2 milliards de dirhams depuis le lancement de cette opération qui prend fin le 31 décembre.
C’est demain 22 janvier que le projet de création d’une banque euro-méditerranéenne sera présenté au Conseil de l’Europe. Cette nouvelle institution viendra renforcer les institutions déjà présentes, notamment la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d’investissement (BEI), à travers la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP) et la Banque de développement du conseil de l’Europe (CEB).
Objectif : consolider davantage le partenariat, qui dure depuis plus de 11 ans, entre le vieux continent et les pays du pourtour méditerranéen et lui donner un nouveau souffle. Cette proposition intervient à un moment où les pays visés sont confrontés à plusieurs défis, notamment l’aide au développement, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la grande criminalité, etc.
Baptisée « Banque euro-Méditerranée », cette institution pourrait assurer le financement des actions de développement durable. Citons, à cet effet, les besoins prioritaires et urgents qu’impose la reconstruction du Liban. Son tour de table pourrait être composé de membres fondateurs, à savoir, le Conseil de l’Europe, l’Union européenne, la France, l’Espagne, Monaco, le Maroc, la Turquie, l’Italie, la Grèce… Toutefois, il reste ouvert aux autres pays du bassin méditerranéen qui souhaiteraient y figurer, notamment la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, etc.
Pourront également y siéger, la BEI, la BERD, ou la CEB, ainsi que les banques privées déjà implantées dans ces pays.
La Banque euro-Méditerranée pourrait intervenir pour aider à monter des investissements, sous forme de prise de participation dans le capital, dans des secteurs liés au développement durable et à l’accès aux richesses naturelles, notamment l’eau et la lutte contre la désertification, dont sont victimes les populations et l’agriculture de ces pays.
Elle favoriserait également le financement ciblé du développement des infrastructures, ainsi que des actions en faveur de l’éducation des enfants. Notons à cet égard que plus de 50 % des enfants des pays de la Méditerranée ne sont pas scolarisés. « Il s’agit de la priorité absolue pour les pays du bassin méditerranéen », souligne un rapport du conseil.
De plus, la future banque contribuerait à aider à la création de secteurs financiers sains, répondant aux besoins des entreprises et des consommateurs privés locaux, à encourager les investissements en matière de santé, à promouvoir un développement économique sain et durable et aussi à financer la création de cursus universitaires communs et d’organismes de formation.
Concernant ce dernier volet, cette institution pourrait financer ce qui pourrait constituer un "Erasmus Euro-Méditerranée". « L’importance des échanges universitaires, la connaissance des civilisations, des religions, des spécificités, contribuent à une meilleure compréhension et seront donc facteurs de tolérance et de paix », précise le rapport.
A noter que la création de la Banque euro-Méditerranée pourrait s’accompagner de la mise en place d’un observatoire sur la traçabilité des mouvements financiers, afin de favoriser la lutte contre le blanchiment de l’argent provenant du recyclage d’activités criminelles organisées (filières d’immigration clandestine, filières de travail clandestin, trafic de drogue…) ainsi que la lutte contre le financement du terrorisme. Cette institution financière pourrait aussi servir d’outil d’expertise et de coordination pour les différentes fondations et organisations non gouvernementales.
In fine, « la Banque euro-Méditerranée devrait représenter un instrument au service du développement durable, du financement des politiques d’éducation et du développement social et économique afin de réduire les inégalités et contribuer à la création d’un espace de paix et de prospérité en tendant à éliminer les sources d’instabilité et de conflits », conclut le rapport.
Domaines d’intervention
> Aider à monter des investissements, sous forme de prise de participation au capital
> Financement ciblé du développement des infrastructures ;
> Financement des actions en faveur de l’éducation des enfants.
> Aider à créer des secteurs financiers sains, répondant aux besoins des entreprises et des consommateurs privés locaux ;
> Encourager les investissements en matière de santé ;
> Promouvoir un développement économique sain et durable ;
> Financer la création de cursus universitaires communs et d’organismes de formation,-etc.
Le parent pauvre
Les interventions de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) restent limitées dans le bassin méditerranéen. Seuls deux projets ont été financés au Maghreb, à savoir, le soutien au programme national marocain pour l’approvisionnement en eau et l’amélioration du système éducatif tunisien, pour un montant de 110 millions de dollars US.
La priorité est donnée par ces deux institutions au soutien de l’Afrique subsaharienne, dont le montant de l’aide devrait doubler d’ici 2010, parallèlement à un processus d’annulation de la dette des pays les plus pauvres, en vue de réaliser les objectifs du millénaire et les conclusions du sommet de Gleaneagles.
Le groupe de la Banque mondiale prône une aide soutenue aux pays en développement dans les domaines de l’éducation, de la santé, des infrastructures, de l’énergie et de l’agriculture.
Nadia Dref - Le Matin
Ces articles devraient vous intéresser :