La normalisation des relations entre les deux pays pourrait permettre à ce projet qui date des années 70 de prendre corps et d’offrir « une liaison fixe par le détroit de Gibraltar ». Le coût important du projet avait été un obstacle à sa réalisation, rappelle à La Razon, Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales, soulignant que la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, des fonds arabes ou le Fonds africain de développement étaient prêts à soutenir ce projet.
La viabilité du projet pourrait aussi « favoriser l’utilisation du tunnel comme gazoduc entre le Maroc et l’Espagne, afin de permettre le transport du gaz dans les deux sens », ajoute l’expert qui insiste sur le fait que la zone de réalisation du projet dans le détroit de Gibraltar est particulière en raison de sa proximité avec trois grands ports (Algésiras, Tanger et Tanger Med) et deux ports de taille moyenne (Cadix et Ceuta).
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Une chose est sûre, le projet reste d’actualité, d’autant que les deux pays ont exprimé leur volonté de travailler ensemble pour son développement en mettant sur pied un comité mixte hispano-marocain et deux sociétés d’études : la Société espagnole pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA) en Espagne, et la Société nationale d’études du Détroit de Gibraltar (SNED) au Maroc. Le Comité mixte, composé de dix membres (5 espagnols et 5 marocains), se réunit au moins une fois par semestre, en Espagne ou au Maroc.
Au niveau transcontinental, le tunnel aurait un impact considérable sur les relations commerciales entre l’Europe et l’Afrique, favorisant un meilleur trafic de marchandises, une plus grande productivité des entreprises et la délocalisation et la création d’entreprises. Le tunnel pourrait voir le jour en 2030-2040. Il s’étendra sur 42 km, dont 27,7 en sous-marin et 11 en souterrain (38,67 km au total), entre la pointe de Paloma à Tarifa, et la pointe de Malabata, dans la baie de Tanger, avec une profondeur maximale de 300 mètres.