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L’Espagne a dépensé des millions d’euros dans les études de faisabilité du projet de tunnel ferroviaire la reliant au Maroc dans le détroit. D’énormes ressources ont été englouties pour le fonctionnement de la Secegsa, la société d’études espagnole en charge du dossier depuis 42 ans.
Le Maroc et l’Espagne ont signé en 1979 une déclaration d’intention commune sous Hassan II et Juan Carlos I pour construire un tunnel sous-marin de 42 km dans le détroit. Le projet est destiné à relier l’Europe à l’Afrique. Mais depuis lors, la construction du tunnel n’a pas démarré. Malgré la création des deux entreprises publiques d’études, la SNED au Maroc et la SECEGSA en Espagne dans les années 1980, le tunnel est resté à l’étape de projet, fait savoir Público.
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Depuis 43 ans, pas une seule pierre n’a été posée. Pourtant, des études environnementales et de faisabilité technique du projet ont été réalisées. Dans les années 90, les deux sociétés d’études marocaine et espagnole ont organisé des réunions à Tanger, Madrid, Marrakech et Séville pour faire le point des études menées de part et d’autre sur le projet. Entre 1981 et 2014, 10 relevés marins, dont quatre en profondeur, ont confirmé la complexité orographique et hydraulique d’un tel projet dans un espace maritime instable, marqué par la confluence de la Méditerranée et de l’océan Atlantique.
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Dans un rapport sur la période 1997-2001, la Cour des comptes espagnole a noté une « discontinuité » dans l’exécution des études et une « stagnation » de l’activité principale de SECEGSA, relevant un « excédent significatif » de trésorerie. En 2017, la société comptait dix salariés pour une masse salariale de 384 000 euros par an, dont près de la moitié, soit 181 500 euros, étaient alloués aux deux postes de direction. Les subventions de l’État au cours des sept dernières années s’élèvent à 1,3 million d’euros, a dénoncé l’institution qui relève des progrès « faibles ».
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Le tunnel est « sur le point de se concrétiser », rassure José Luis Goberna, le président de la SECEGSA, convaincu que les avancées technologiques dans l’industrie du forage de tunnels permettront d’« accélérer » ce projet « d’une grande complexité » dont la réalisation favorisera « le développement durable, la prospérité et la stabilité de toute la région ». Le projet est viable, selon Alejandro Castillo, ingénieur civil et professeur à l’Université de Grenade. Il devrait nécessiter un investissement de 20 milliards d’euros, représentant 2 à et 5 % du produit intérieur brut (PIB) espagnol. Sa réalisation pourrait durer 10 à 15 ans.
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