La réduction de 40 à 25 ans de la période de détention ferme infligée à l’auteur de l’attaque de la mosquée de Québec, le soir du 27 janvier 2017 et ayant fait 17 orphelins, a « déçu » la communauté musulmane qui veut tourner la page avec une vraie décision de justice. « Nous ne sommes pas convaincus que la Cour d’appel a rendu justice à la hauteur du drame », a laissé entendre le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, qui a pris la parole au nom de la communauté musulmane et qui estime que la cause devrait se rendre devant la Cour Suprême, car « ce n’est pas le cas d’un individu, c’est un cas sociétal ».
Mais, la famille Bissonnette a accueilli la décision avec joie et le père du meurtrier de 30 ans, s’est dit « heureux » de la décision, même s’il estime qu’il est encore tôt pour réagir, rapporte journaldequebec.
Du côté juridique, il est indéniable que le débat sera mené devant le plus haut tribunal du pays. Ainsi, la juge à la retraite Nicole Gibeault a rappelé les décisions « complètement disparates » au Canada, en ce qui concerne les meurtres multiples. Mais, « il n’y avait pas de fondement juridique » pour le juge Huot d’infliger une peine de 40 ans, a expliqué le professeur émérite de l’Université Laval, Jacques Deslauriers.
En parallèle à la loi sur l’aide médicale à mourir, le professeur à la retraite est certain que la Cour suprême va confirmer le verdict, en recommandant au Parlement « de refaire ses devoirs » et de réviser la loi sur les peines à rabais du gouvernement Harper de 2011. Dans le même sillage, le criminaliste Dominic Bouchard, a estimé que le travail du juge François Huot a été reconnu par la Cour d’appel dans sa « volonté intrinsèque d’individualiser les peines ».