Lilia, Marocaine et transgenre : Combat pour la reconnaissance
Lilia (nom d’emprunt) est un homme « épanoui » en tant que femme. Âgée de 36 ans, la Parisienne d’origine marocaine, référente en milieu hospitalier, est une personne...
La femme transgenre violemment agressée par un groupe de jeunes dans une rue de Tanger dans la nuit de 11 au 12 novembre raconte son agression.
Cette nuit-là, “Haïfa” descendait d’un taxi en compagnie de deux amis lorsqu’elle s’est fait agresser. « Un jeune a arraché la casquette de l’un de mes amis et l’a jetée à ses copains. Ils ont commencé à s’envoyer la casquette en se moquant de mon ami. Je suis alors intervenue pour leur demander de lui rendre sa casquette. Et c’est là qu’ils ont commencé à me rouer de coups et à m’insulter. Les deux garçons qui m’accompagnaient ont pris la fuite, et je suis restée seule au milieu de cette foule qui me tabassait », raconte-t-elle à la rédaction des Observateurs de France 24.
À lire : Un transgenre lynché à Tanger
La victime dit s’être défendue comme elle pouvait, mais les coups de poing et les coups de pied ne se sont pas arrêtés. « Quelqu’un m’a jeté du diluant au visage, je ne pouvais plus voir. Un autre m’a frappée à plusieurs reprises au niveau de la tête avec un objet dur, je pense que c’était le manche d’un couteau ». Elle trouve finalement refuge dans une discothèque non loin. « Les videurs m’ont protégée, ils ont empêché les agresseurs d’entrer. La police est alors arrivée et m’a demandé si je souhaitais porter plainte. Mais je ne voulais pas me rendre au commissariat, habillée comme je l’étais, je ne me sentais pas rassurée ».
À lire : Malaga : des homosexuels marocains agressés parce qu’ils faisaient « honte »
Le lendemain, « Haïfa » dit avoir découvert que l’agression avait été filmée et que la vidéo était partout sur les réseaux sociaux. « J’ai eu un choc, car on voit mon visage sur la vidéo et j’ai peur de la réaction de mes parents. » Depuis l’agression, elle est mal en point. « J’ai des bosses partout sur la tête et mon dos est recouvert de bleus. Je me suis rendue à l’hôpital pour me faire soigner, et le médecin m’a donné 25 jours d’arrêt maladie. »
À lire : Un homosexuel sauvagement agressé à Casablanca (vidéo)
Contacté par la police qui lui a annoncé lundi 14 novembre avoir arrêté plusieurs suspects, la victime se rend au commissariat central de Tanger pour les identifier et porter plainte contre eux. Dans la foulée, elle a reçu le soutien des militants LGBT. « Une amie a contacté des militants LGBT et des ONG pour alerter sur mon agression. Ces ONG m’ont fourni notamment une aide juridique, je suis désormais soutenue par cinq avocats. Je n’ai pas dormi pendant deux jours. Je suis toujours sous le choc, j’ai encore du mal à en parler », ajoute « Haïfa ».
Aller plus loin
Lilia (nom d’emprunt) est un homme « épanoui » en tant que femme. Âgée de 36 ans, la Parisienne d’origine marocaine, référente en milieu hospitalier, est une personne...
Réagissant à une vidéo d’une rare violence diffusée sur les réseaux sociaux, montrant un échange de coups et blessures sur la voie publique, les éléments du service préfectoral...
Un homme décrit comme travesti et homosexuel a encore été sauvagement agressé par des individus. La scène se serait passée dans les rues de Casablanca la semaine dernière si...
Trois jeunes d’origine marocaine (deux de 19 ans et un de 20 ans), ont violemment agressé en août et en septembre derniers à Malaga, deux couples d’homosexuels marocains. Ils...
Ces articles devraient vous intéresser :