Pour l’Ordre des médecins, ces certificats sont non seulement « inutiles pour la santé » mais en plus n’ont aucune « pertinence scientifique » et doivent donc être purement et simplement refusés par les professionnels, écrit le Conseil national de l’Ordre des médecins belge dans un avis publié il y a quelques jours sur son site web.
Cet avis survient après la déclaration publiée au mois d’octobre dernier par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et ONU-Femmes, appelant les pays, dont le Maroc, à mettre fin à ces tests. Selon cette déclaration, il est impossible via un test de prouver qu’une femme a eu ou non un rapport sexuel en examinant simplement son hymen. De plus, ils sont non seulement traumatisants et humiliants mais ils n’ont aucun fondement scientifique ou clinique. Ils constituent une violation des droits de la femme et peuvent avoir des conséquences sur le bien-être psychologique et physique de la femme.
En plus de provoquer des saignements, ces tests peuvent, toujours selon la déclaration, également être source de transmissions de maladies sexuellement transmissibles et d’infections de parties génitales et dans certains cas peuvent entraîner des suicides ou des drames familiaux si la jeune femme a le malheur d’échouer au test.
De son côté, l’Ordre des médecins belge estime que les tests sont « un acte médical inutile pour la santé, sans pertinence scientifique et lourd de conséquences potentielles sur le bien-être de la patiente » et peuvent « être vécus comme une agression », entraînant « une discrimination entre les femmes et les hommes, dont les rapports sexuels échappent à toute évaluation de ce type ».
« Ces examens sont souvent demandés par des tiers sans considération pour l’intimité personnelle et le droit à la vie privée de la personne concernée », écrit encore l’Ordre, considérant « que donner suite à une demande de rédaction d’une attestation de virginité n’a pas de justification ».