Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a dévoilé les grands axes clés de la stratégie nationale Digital Morocco 2030. Le Maroc nourrit de grandes ambitions pour l’économie numérique.
Dix ans après le début de la libéralisation du secteur des télécommunications au Maroc, les indicateurs sont au vert. Le chiffre d’affaires du secteur a enregistré une forte évolution au cours des dix dernières années, bien que la téléphonie et lnternet n’évoluent pas au même rythme. Le chiffre d’affaires est passé de 8,5 milliards de dirhams en 1999 à 30 milliards en 2007, l’équivalent de plus de 7 pour cent du produit intérieur brut (PIB).
La libéralisation entamée il y a dix ans dans le secteur des télécommunications a permis de passer d’un monopole à un marché concurrentiel, et a aidé le Maroc a devenir un leader régional dans ce secteur.
Selon le Premier Ministre Abbas El Fassi, ce secteur est en plein essor. "Il a permis la création de 37 000 emplois directs et environ 120 000 emplois indirects, et représente la moitié des investissements directs étrangers réalisés au cours des cinq dernières années", a-t-il indiqué.
Le nombre de lignes fixes était de 2 393 767 en 2007, contre 1 266 119 en 2006, soit une augmentation de 89 pour cent. La concurrence entre les trois opérateurs privés a eu un effet bénéfique sur les prix. Le nombre de lignes résidentielles a augmenté de 136 pour cent au cours de la même période. Pour la téléphonie mobile, le nombre d’abonnés est passé de 16 004 731 en 2006 à quelque 20 029 030 fin 2007, ce qui représente une augmentation annuelle de 25 pour cent.
Mais malgré cette tendance, la téléphonie en reste aux premiers stades de son développement, selon Azdine El Mountassir Billah, directeur général de l’Agence Nationale de Régulation des Télécommunications (ANRT).
"Tous les secteurs de l’économie font appel aux nouvelles technologies", explique-t-il. "Les potentialités du développement du secteur sont encore importantes."
Internet a également connu une bonne progression, mais elle n’est pas suffisante, explique l’ANRT. Le nombre d’abonnés à l’ADSL augmente en permanence, avec un taux de croissance annuel de 57,6 pour cent en 2006 et de 21,9 pour cent en 2007, mais il n’y a que 600 000 abonnés à lnternet et six millions d’internautes au total. Malgré une population de plus de 33 millions de personnes, seuls 7 000 cybercafés existent au Maroc.
Les problèmes qui se posent au développement d’lnternet sont de diverses natures, explique M. El Mountassir Billah.
"Je pense que l’obstacle le plus important est relatif à un problème de contenu. Celui-ci reste en retrait par rapport aux besoins", a-t-il expliqué à des journalistes. "Lorsque l’internaute aura une offre d’un certain nombre de services en ligne, l’accès à lnternet se développera pratiquement au même rythme que le mobile. Le secteur nécessite des investissements extrêmement lourds."
Bon nombre de Marocains se préoccupent de la préservation de leurs données personnelles sur le net, et M. El Mountassir Billah tient à les rassurer.
"L’ANRT veillera à réduire le fossé numérique", a-t-il expliqué, "à encourager le développement des contenus de proximité, protéger la vie privée des personnes et instaurer la confiance numérique pour soutenir l’Administration, le commerce et la certification électronique."
Source : Magharebia - Sarah Touahri
Ces articles devraient vous intéresser :