Tariq Ramadan a sorti son livre

13 septembre 2019 - 05h16 - France - Ecrit par : I.L

La justice française valide la publication d’un livre de Tariq Ramadan contre la volonté de l’une de ses détractrices. Celle-ci l’ayant accusé de viol dénonçait la mention de son vrai nom dans l’ouvrage.

Le Tribunal de Grande instance de Paris a été clair dans sa décision. Selon l’instance judiciaire de la capitale française, l’identité de cette plaignante avait déjà été rendue publique. A l’en croire, la demande de la concernée « porterait une atteinte excessive et disproportionnée à la liberté d’expression » de Tariq Ramadan.

D’après le Tribunal, cette femme a déjà subi un préjudice du fait de la diffusion de son nom sans son consentement, condamnant ainsi l’intellectuel musulman à lui verser un euro symbolique.

Plus tôt, dans la journée du lundi 9 septembre, Christelle, la plaignante, selon les médias français, avait assigné l’auteur et son éditeur pour que ce livre, « Devoir de vérité », soit modifié avant toute commercialisation et que son patronyme qui y figure 84 fois y soit retiré. Pour atteindre son objectif et se faire entendre, la victime fondait sa requête sur la loi française qui interdit de diffuser l’identité de victimes d’agressions sexuelles.

Pour sa part, Tariq Ramadan, dans cet ouvrage, relate la manière dont il a vécu l’affaire qui a éclaté à l’automne 2017 et a provoqué sa chute, dans un texte teinté de méditations spirituelles. Figure longtemps influente mais controversée de l’islam européen, Tariq Ramadan, 57 ans, est mis en examen depuis février 2018 pour les viols de deux femmes en France.

Il a passé près de dix mois en détention provisoire avant d’être remis en liberté en novembre. Après avoir au départ nié tout rapport sexuel avec ces deux femmes, il a été contredit par l’enquête qui a évoqué des « relations consenties ». Le théologien suisse en outre est également accusé par deux autres femmes de viols, dont l’une en réunion.

Avec ces nombreuses accusations de relations extra-conjugales, l’aura dont Tariq Ramadan bénéficiait auprès d’une partie des musulmans a pris un coup. A cet effet, lundi dernier, la Fédération, "Musulmans de France" (ex-UOIF), s’est dit « trahie par le comportement » du théologien. Accusé également de viol par une femme en Suisse, Tariq Ramadan doit être entendu cet automne à Paris par un procureur de Genève.

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Tariq Ramadan pourrait payer une amende de 4000 euros pour avoir divulgué l’identité de l’une des femmes qui l’ont accusé de viol.

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