Maroc : pagaille autour des tarifs des tests de dépistage

8 août 2021 - 14h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Younes Maâmar, ancien cadre de la banque mondiale et ancien directeur général de l’Office national d’électricité (ONE) dénonce une pagaille sur les tarifs des tests de dépistage du Covid-19.

« Cas-contact, je pars ce matin au laboratoire faire un test. 700 DH. Cash. Pas de TPE. Pas de chèque. Au suivant !  », dénonce l’ancien patron de l’ONE. Il fait un petit calcul rapide. « L’appareil de test coûte au maximum 1 million de dirhams. Le consommable 150 dirhams. C’est-à-dire que mon cher laborantin aura 550 dirhams pour amortir son investissement et bien évidemment son bénéfice. Or à ce prix, sa machine est amortie au bout de 1 800 tests. Soyons larges : 2 000 tests. Il se fait au minimum 40 000 tests par jour au Maroc pour 100 laboratoires. Donc chaque laboratoire fait une moyenne de 400 tests par jour. En cinq jours la machine est amortie », a-t-il détaillé.

À lire : Maroc : le prix des tests du Covid-19 en baisse

Dans ce contexte de Covid-19, certains pays exigent aux voyageurs les tests PCR comme droit d’entrée ou certains préfèrent multiplier les tests. Résultat : la pagaille sur les prix règne au détriment des plus démunis et de la lutte contre la pandémie, fait observer Younes Maâmar. « Rappelez-vous : cash. C’est-à-dire au nez du Marocain et à la barbe de l’administration fiscale. Mon laborantin et ses acolytes doivent croiser les doigts que cette pandémie persiste. Ce n’est plus une rente. C’est une insulte, dénonce-t-il encore. A ce prix, quel est le % de la population de notre pays qui peut se permettre de mener des tests préventifs pour se préserver et préserver les siens ? Voilà ce que serait une mesure cohérente avec les efforts importants que l’État mène ».

À lire : Combien coûte un test PCR au Maroc ?

« Chaque Marocain (et résidant) dispose d’une allocation de cinq tests gratuits par mois. Au-delà, les tests sont payants à un prix de raison. Le dispositif informatique extraordinaire déployé pour la campagne de vaccination peut très facilement être utilisé pour cette mesure préventive et ô combien critique à la veille d’entrer dans une énième (et sans doute guère la dernière) phase de pic pandémique. Dans une bataille, le pire ennemi n’est pas celui en face de vous mais celui à vos côtés censé être des vôtres. Les laborantins rejoignent la cohorte des rentiers du Covid-19 » ajoute cet ancien de la banque mondiale.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Office National de l’Electricité - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Maroc : les tests PCR moins chers

Le ministère de la Santé, le Syndicat des médecins biologistes, et d’autres parties prenantes s’activent pour le plafonnement et la réduction des prix de tests PCR et des tests...

Maroc : le prix des tests du Covid-19 en baisse

Un accord de principe a été conclu entre les laboratoires privés et l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) pour rendre accessible le coût des tests de dépistage du...

Maroc : appel à la gratuité des tests PCR

Le Réseau marocain pour le droit à la santé plaide auprès de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) pour que les tests PCR soient remboursés ou...

Covid-19 au Maroc : les nouveaux tarifs des tests en vigueur

Conformément aux décisions de la commission interministérielle des prix, l’arrêté fixant les nouveaux tarifs des tests Covid-19 a été publié jeudi dans le journal officiel....

Ces articles devraient vous intéresser :

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

Intoxications en hausse au Maroc : quelles solutions ?

La Fédération marocaine des Droits des Consommateurs s’inquiète après la hausse des cas d’intoxication alimentaire enregistrés dans certains restaurants ces dernières semaines. Elle appelle le ministre de la Santé et de la Protection sociale à...

Au Maroc, l’été rime avec piqûres de scorpion

La recrudescence des piqûres de scorpion dans certaines régions du Maroc, en cette période de canicule et de saison estivale, inquiète. Les spécialistes appellent les citoyens à prendre les précautions pour prévenir ces piqûres mortelles.

Plages au Maroc : l’embarrassante absence de toilettes publiques

Au Maroc, la plupart des plages sont dépourvues d’infrastructures sanitaires (toilettes, douches, centres de secours…). Une situation qui crée des désagréments aux touristes et aux MRE, surtout pendant la saison estivale.

Le Maroc teste un système de santé intelligent

Le Maroc prévoit d’installer un « système de santé intelligent » dans les centres de santé des régions de Rabat-Salé-Kénitra (16), Fès-Meknès (15), Beni Mellal-Khénifra (11) et Draâ-Tafilalet (11). Cette première phase du projet devrait nécessiter un...

Dix ans de souffrance : un Marocain victime d’un scrotum géant

Un Marocain a vécu un véritable cauchemar pendant dix ans, son scrotum ayant progressivement enflé jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de plage, selon un rapport médical publié dans Urology Case Reports.

Lissage brésilien : alerte sanitaire en France, le Maroc également concerné

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment émis une alerte concernant l’utilisation de produits de « lissage brésilien » contenant de l’acide glyoxylique, un ingrédient cosmétique...

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Chèque de garantie : ce scandale marocain

La conseillère parlementaire du parti de l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), Loubna Alaoui, a adressé une question orale au gouvernement sur la persistance de certaines pratiques illégales dans les cliniques privées, notamment l’exigence d’un...

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...