
Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.
Les agriculteurs du Souss-Massa-Draâ attendent beaucoup du Plan Maroc vert. Normal, leur secteur tient une place de choix dans l’économie régionale. Tout particulièrement, la filière des fruits et légumes qui a connu un développement prodigieux malgré un potentiel hydrique réduit. Aujourd’hui, la région assure 80% des exportations de primeurs, 60% des agrumes, 50% de la production nationale des dattes et 15% de la production laitière.
La déclinaison régionale de ce programme national a pour ambition de développer encore plus ce secteur, via la diversification des cultures.
Ainsi, la feuille de route présentée vendredi dernier a retenu dix-huit filières dont 14 végétales et 4 animales. Il s’agit particulièrement du maraîchage, des agrumes, des semences céréalières, de l’olivier, de l’amandier, du caroubier, du pommier et du palmier dattier. Figurent également dans la liste, le lait, les viandes rouges et blanches ainsi que l’apiculture.
Les produits du terroir ne sont pas en reste. Les cultures de cactus, safran, rose, arganier et plantes aromatiques, médicinales et biologiques font donc partie des niches qui seront développées dans le cadre du plan agricole du Souss-Massa-Draâ.
Dans le détail, celui-ci s’articule autour de 79 projets répartis en deux piliers. Au niveau du pilier I, ce sont 24 projets qui seront réalisés pour le développement des filières à haute valeur ajoutée, est-il indiqué. Concernant le pilier II, 55 projets seront réalisés pour le développement d’une agriculture solidaire visant l’amélioration des revenus des agriculteurs et la lutte contre la pauvreté, précisent les responsables de l’Office régional de mise en valeur agricole du Souss-Massa-Draâ (ORMVA). Sans ressources en eau suffisantes et utilisées de manière rationnelle toutes les ambitions de ce plan d’envergure resteront vaines. « Ainsi pour accompagner les différents projets, plusieurs actions ont été identifiées et concernent notamment l’économie de l’eau d’irrigation », soulignent les représentants de l’ORMVA. Il est aussi question de formation, de recherche et d’encadrement des agriculteurs.
Une enveloppe de 10,5 milliards de DH, dont 5 milliards seront financés par l’Etat, est allouée au programme. Le pilier I nécessitera un montant de 4,76 milliards de DH, soit 45% du budget. Au pilier II, il sera consacré 1,59 milliard, soit 15% de l’investissement global. Les projets et actions transversales absorberont pour leur part 4,15 milliards de DH, soit 40% du total des investissements.
Les résultats attendus de ce programme à l’échelle régionale à l’horizon 2020 sont bien sûr l’augmentation de la production des filières. Plus précisément, ce qui est visé, c’est une hausse de 37% pour les agrumes, de 47% pour le maraîchage, de 200% pour l’olivier, de 27% pour le palmier dattier, 96% pour le cactus, 440% au niveau du safran et de 59% pour le lait. L’impact sur les exportations serait une hausse de 45% pour les primeurs et 44% pour les agrumes. Côté création d’emplois, il est question de créer 12 millions de journées de travail.
A noter enfin que la contribution de la stratégie agricole du Souss-Massa-Draâ au Plan Maroc vert est de 19% en termes de projets (3% pilier I et 16% pilier II). En termes d’investissement, le programme agricole relatif au Souss-Massa-Draâ représente 13% du total des investissements du Plan Maroc vert. Le nombre d’agriculteurs visés dans la région est de 94.300 tous piliers confondus, soit 16% des objectifs visés par le Plan à l’échelle nationale.
Potentiel
C’est en trois phases qu’a été élaborée la feuille de route du secteur agricole du Souss-Massa-Draâ. La première étape a mis en exergue le potentiel agricole local. A noter que la région, qui abrite deux préfectures et cinq provinces, abrite 3,11 millions d’habitants dont 60% de ruraux.
Avec une superficie irriguée de plus de 231.950 ha, la zone dispose de 626 millions de m3 par an d’eau de surface à travers 11 barrages et de 769 millions de m3 d’eau issus des nappes souterraines. Les principales productions dans la contrée sont outre les agrumes, le maraîchage, le palmier dattier, le cactus, le lait. Ces filières participent pour beaucoup à la production à l’échelle nationale. Grâce aux conditions climatiques favorables, au dynamisme des producteurs et au savoir-faire local. L’existence d’organisations professionnelles fortes est également un élément de réussite du secteur dans la région.
Source : L’Economiste - Malika Alami
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