Le principal accusateur dans cette affaire, le média germanique Focus, précise : « Les agences de sécurité allemandes auraient apparemment déporté un confident proche de l’assassin du marché de Noël de Berlin, Anis Amri, pour couvrir son implication dans l’attaque qui a fait 12 morts et plus de 60 blessés en décembre 2016 ». Focus poursuit : « L’islamiste radical Bilel Ben Ammar est évidemment un agent des services de renseignements marocains, qui devrait être protégé par une mesure d’expulsion des poursuites judiciaires en Allemagne. Le service de renseignement nord-africain, la DGST, avait à plusieurs reprises mis en garde l’Office fédéral de la police criminelle et le Service de renseignement fédéral sur la radicalisation d’Anis Amri et ses projets d’attaque ».
Bilel Ben Ammar aurait selon la même source aidé Anis Amri à fuir en frappant même un homme pour arriver à cette fin, pour lui dégager la voie. La scène aurait été filmée, le média Focus disant disposer de la vidéo et affirmant qu’elle a été gardée secrète. L’homme frappé par Bilel Ben Ammar serait encore dans le coma. Focus rajoute un détail : « Deux heures après l’assassinat, Ben Ammar a photographié le marché de Noël dévasté et a envoyé les photos à un numéro de téléphone non identifié ».
« Les autorités chargées de la sécurité et le ministère fédéral de l’Intérieur ont tout intérêt à ce que l’expulsion (de Ben Ammar, NDLR) soit un succès », peut-on lire dans un courriel envoyé à la police fédérale par Focus, en date du 28 décembre 2016. Ben Ammar a d’ailleurs été, en février 2017, transporté par avion en Tunisie, la version officielle étant que Bilel Ben Ammar est Tunisien.
Le gouvernement allemand, par contre, rejette toutes ces accusations. Ainsi peut-on lire de la plume du Washington Post : « Le gouvernement allemand s’est engagé vendredi à enquêter sur l’expulsion d’un Tunisien peu de temps après le saccage meurtrier d’un camion sur le marché de Noël de Berlin en 2016, mais a démenti les informations parues à la presse selon lesquelles les autorités auraient tenté de dissimuler sa possible implication dans l’attentat ». Tunisien donc…
Est-donc un agent marocain qui tentait d’aider les services allemands tout en gardant sa couverture auprès des organisations terroristes ? Jouant sur deux fronts ?
Rappelons qu’Anis Amri est un Tunisien qui avait foncé sur la foule du marché de Noël en plein centre de Berlin, à bord d’un camion, et qu’il a fait 12 morts et plus de 60 blessés. Il a été tué par la police quelques jours plus tard en Italie. L’attaque a été revendiquée par Daesh.