Melilla avait déjà un bureau de douane à la frontière de Beni-Ensar, mais il a été fermé par le Maroc le 1ᵉʳ août 2018, après plus de six décennies de fonctionnement. La fermeture de ce poste douanier, vue comme un moyen pour le Maroc d’étouffer Melilla, a eu des conséquences considérables sur l’économie de la ville autonome. L’année précédant sa fermeture, la douane a enregistré 70 % de transactions commerciales pour 40 millions d’euros, a expliqué à EFE, Enrique Alcoba, le président de la Confédération des entrepreneurs de Melilla (CEME-CEOE).
Avec la fermeture de la frontière en mars 2020, la contrebande a cessé à Melilla. Depuis lors, la ville n’a entretenu aucune relation commerciale avec Rabat. La reprise du trafic de marchandises, annoncée à Rabat par le président Pedro Sanchez, et réitérée cette semaine au Congrès, « est un enjeu fondamental et essentiel pour l’économie de la ville », a souligné Alcoba, précisant que plusieurs entreprises, durement touchées par la crise, ont dû fermer leurs portes ou déménager vers Almeria et Malaga pour continuer à exporter vers le Maroc.
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Pour le président du CEME-CEOE, le démarrage des douanes ne devrait pas poser de problèmes majeurs à Melilla, étant donné que l’infrastructure existait déjà. Le retard dans le démarrage pourrait être dû à la création de la douane à Sebta pour que les deux soient activées au même moment. Pour Karim Bulaix, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et de navigation de Ceuta, la douane est une opportunité pour l’avenir, car elle va pousser plusieurs entreprises à vouloir s’installer à Ceuta, ce qui permettra de créer des emplois et de la richesse.
La Confédération des entrepreneurs de Ceuta (CECE) rappelle que ce bureau de douane offrirait aux citoyens marocains « la possibilité de déclarer leurs marchandises conformément à la réglementation internationale et de s’acquitter des droits de douane correspondants ». Pour sa part, la ministre des Finances, de l’emploi et du commerce de Melilla, Dunia Almansouri, a souligné que les frontières de Sebta et Melilla ont besoin de « relations saines et commerciales » et de reprendre « une activité normale ».