Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.
L’actualité nourrit le cinéma. Ahmed Boulan, réalisateur des « Anges de satan », en a fait la démonstration. Son 2e long-métrage, coproduit par Sarim Fassi-Fihri, va d’ailleurs sortir sur le grand écran le 7 mars. L’avant-première du film s’est tenue le 28 février à Casablanca.
Le cinéaste rebondit sur l’affaire des musiciens « metalos » et non pas « hard-rocker ». Il y a une différence vestimentaire d’abord et musicale surtout. L’apparition du Hard-rock remonte à la fin des années 60. Les groupes de ce style revendiquent leur filiation à des formations comme Led Zepplin, Deep Purple, Stepenwolf… En revanche, le blak-métal, death-métal sont un prolongement récent de la vague heavy-métal (Black Sabbath, Judas Priest…).
L’affaire, baptisée abusivement « des satanistes », avait fait en 2003, à plusieurs reprises, la une de la presse. A l’époque, un groupe de jeunes mélomanes a été condamnés par la justice. L’affaire prend une tournure politique. L’opinion publique se mobilise. Quelques années plus tard, ce pseudo-procès sera à l’origine d’un film.
« Cette histoire est inspirée de faits réels toute coïncidence est un… », annonce-t-on au générique. La caméra fustige la mentalité dominante d’un « Marock » bien-pensant. Les scènes exploitent ainsi la médiocrité intellectuelle du système. Moteur.
Quatorze mélomanes se trouvent embarqués, dans les deux sens, dans une affaire judiciaire surréaliste. C’est banal, dira-t-on. Peut-être. Ils sont inculpés entre autres pour satanisme. « Un précédent judiciaire existe déjà dans les années 70. Mais il s’agissait d’un dogme religieux et non pas d’un courant social. L’accusation s’est basée sur une disposition pénale très controversée - article 220 - relatif aux infractions à l’exercice des cultes », explique Youssef Wahabi, président de l’Association marocaine de la critique juridique.
Scène « marockaine »
Bouchaïb (surnommé « Bush »), joué par Driss Roukh, et ses copains sont aculés, après une descente de la police, à prouver non seulement leur innocence mais leur foi. La liberté d’expression et de croyance est prise en otage. « Ces jeunes sont tout simplement imaginatifs. Est-ce un tort ? », commente Driss Roukh. Bienvenue à l’inquisition. Son opinion sur cette affaire, en tant que témoin et acteur, a été toujours le même : la liberté prime. Le réalisateur ne se lassera pas de le suggérer.
« Un chat est aussi bon qu’un lapin ? Avouez-le ». « Je suis végétarien », va rétorquer le jeune musicien, Saïd, à l’inspecteur de police (Abdelah Chakiri). Le rôle du claviériste épileptique du groupe est interprété par Rafiq Boubker. « La liberté ne se conceptualise pas. Elle se vit », commente le cinéaste, Ahmed Boulan.
Certains rôles sont peu convaincants. C’est le cas d’une partie de ceux qui incarnent la « gauche Méchoui » venu prêter main forte à la libération des jeunes musiciens. Des scènes du procès pêchent, judiciairement, de quelques altérations. La musique du film, qui comprend un morceau du groupe Anaconda, rend hommage à la scène « marockaine » du métal. Chapeau.
L’Economiste - Faiçal Faquihi
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