« Le gouvernement de la RASD condamne avec la plus grande fermeté la position hostile du gouvernement français à l’égard du peuple sahraoui et de son droit inaliénable à la liberté, à l’indépendance et à l’autodétermination », lit-on dans un communiqué relayé par SPS, l’agence de presse sahraouie. « Avec cette position hostile et croissante, la France s’est exclue de toute initiative liée aux efforts internationaux pour la décolonisation du Sahara occidental, y compris sa participation à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental – MINURSO », ajoute le communiqué de la RASD, estimant que la France s’est rangée du côté de « l’occupant », une position qui « la rend indésirable ».
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Le Polisario qualifie cette position tranchée de la France sur le Sahara d’« escalade dangereuse » et assure qu’elle aura « des conséquences dangereuses pour la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la région ». « Le peuple sahraoui n’oubliera jamais le passé colonial de la France et son implication directe dans les tentatives d’extermination de notre peuple, contre sa résistance depuis le début du 20ᵉ siècle, au milieu des années 1950 et 1970 », a-t-il indiqué, soutenant que la France est « impliquée dans l’agression actuelle contre le peuple sahraoui » et qu’il la considère dès lors comme une « complice directe et préméditée de tous les crimes liés à la guerre génocidaire déclenchée par l’État marocain occupant contre notre peuple ».
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Ce soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara « révèle une fois de plus le vrai visage colonialiste de la France qui se targue d’être le berceau de la première Déclaration universelle des droits de l’homme », dénonce en outre le Polisario, précisant que « ceux qui défendent vraiment les droits de l’homme ne soutiennent pas l’occupation d’un territoire en attente de décolonisation. Ceux qui défendent vraiment la démocratie et la souveraineté des peuples ne soutiennent pas un régime envahissant, répressif et expansionniste ». Pour finir, le Polisario assure qu’il « fera échouer toutes les tentatives de l’État occupant marocain et de ses soutiens, comme la France coloniale ».
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« Le peuple sahraoui est plus que jamais déterminé à poursuivre sa lutte et sa résistance par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée, pour défendre son droit imprescriptible et non négociable à la liberté et à l’indépendance », a-t-il réaffirmé. Pour rappel, Brahim Ghali, chef du Front Polisario, et le gouvernement algérien, allié historique du mouvement indépendantiste sahraoui, ont déjà condamné ce soutien de la France au plan marocain d’autonomie du Sahara. Jusque-là, aucun communiqué des autorités françaises n’a été publié sur ce changement de position sur le Sahara. Avant la France, les États-Unis, l’Allemagne, Israël et l’Espagne ont déjà reconnu le plan marocain d’autonomie comme la solution la plus crédible et viable au conflit du Sahara.