Romans-sur-Isère : un adolescent marocain poignardé à mort, quatre personnes écrouées

13 avril 2024 - 19h30 - France - Ecrit par : S.A

Un adolescent marocain de 15 ans a été poignardé à mort dans le quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère cette semaine. L’enquête ouverte pour mort requalifiée en meurtre avec préméditation s’est soldée par l’arrestation, la mise en examen et le placement en garde à vue et en détention de quatre individus dont trois principaux suspects.

La mort de Zakaria, 15 ans, est survenue dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 avril 2024 dans le quartier de la Monnaie. Un père de famille de 59 ans et ses deux fils considérés comme les principaux suspects, ainsi que le gendre de celui-ci ont été arrêtés. Après leur placement en garde à vue jeudi, l’enquête sur la mort de l’adolescent marocain requalifié en meurtre avec préméditation suit son cours. Le fils du presque sexagénaire, âgé de 26 ans a été mis en examen du chef d’assassinat (meurtre avec préméditation). Soupçonné d’être l’auteur du coup de couteau mortel, il dit avoir frappé « au hasard ». Son père « à l’origine de l’expédition punitive » est, lui, mis en examen pour complicité d’assassinat. Selon son avocat, Ivan Flaud, cet ancien technicien de maintenance « jamais condamné de sa vie », s’était rendu dans le quartier de la Monnaie « pour mettre fin au harcèlement scolaire dont était victime un autre de ses fils, plus jeune », « sans aucune intention belliqueuse ». Mis en examen pour violences volontaires avec préméditation, le fils de 16 ans, « qui a accepté de frapper, à la demande du père », aurait eu un « conflit violent et filmé » avec un jeune de son âge. Voulant se venger, il s’est rendu mardi soir dans le quartier de la Monnaie en compagnie des membres de sa famille. L’autre individu impliqué dans cette affaire est le gendre du père de famille, un homme âgé de 27 ans. Celui-ci a « conduit le véhicule menant les trois hommes au quartier de la Monnaie et qui a participé à leur fuite ». Mis en examen pour complicité d’assassinat, il a reconnu sa participation dans l’expédition. Tous ont été par la suite placés en détention.

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Le malheur de Zakaria, c’est d’avoir tenté de séparer des jeunes qui se disputaient. « Les gars se sont disputés, mon fils a voulu les séparer, c’est tout. […] Et d’un coup l’autre a planté un couteau. C’est terrible, c’est trop pour moi », a décrit Driss, le père de la victime auprès de RTL, décrivant « un gars gentil » en contrat d’apprentissage dans le bâtiment. Dans une déclaration au Figaro, le peintre en bâtiment de 49 ans, père de quatre autres enfants, a aussi assuré que son fils était « innocent », qu’il « ne traînait pas dans le trafic de stupéfiants ». De plus, le drame n’était « pas un règlement de compte ». Selon ses explications, son fils « n’était plus depuis longtemps à la Monnaie tous les jours », car il travaille dans une entreprise de bâtiment « à la frontière suisse ». « S’il y a encore gardé quelques amis, il n’a rien à voir avec ce différend », a-t-il pointé le presque. L’autopsie confirme la piste criminelle. Elle n’a montré « aucune trace de défense ou de lutte », mais « une seule et unique blessure compatible avec une entrée d’arme blanche » qui s’est enfoncée « d’environ 20 centimètres dans le corps de la victime », a indiqué le procureur.

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Vendredi matin, la cagnotte lancée à la demande de la famille de Zakaria « pour financer les « frais funéraires », a atteint plus de 3200 euros. Selon son père, les obsèques ont lieu au Maroc. « Ensemble, nous pouvons apporter un peu de réconfort à cette famille dans cette période sombre », est-il écrit en description. La mort de l’adolescent marocain sème l’émoi et la consternation. « C’est une famille tranquille, discrète, sans histoire. Je ne comprends pas. Leur fils était intégré, en apprentissage dans le bâtiment. Ça n’a rien à voir avec une histoire de dealer », a aussi décrit Kader, un père de famille qui connaissait les proches de Zakaria, auprès du Parisien. Un ami de Zakaria a également assuré : L’adolescent « essayait toujours de régler les problèmes, ne cherchait pas la bagarre ». La victime était « un jeune tout à fait ordinaire », a confirmé la maire Marie-Hélène Thoraval. L’édile déplore « un nouveau coup dur pour la ville ». En novembre dernier, Thomas, un lycéen de 16 ans est mortellement blessé à la fin d’un bal de village à Crépol, à une vingtaine de kilomètres de Romans-sur-Isère. Parmi les individus mis en examen pour « homicide volontaire en bande organisée » figurent des jeunes originaires de la cité de la Monnaie.

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