Les protestations, menées selon des sources par des diplômés chômeurs et des Marocains résidant en Espagne retournés vivre au Maroc, ont fini en affrontements avec les forces de l’ordre.
Les autorités d’Al Hoceïma affirment que ces manifestations sont animées par des considérations électoralistes. Cette hypothèse est écartée par Nouredine Mediane, député istiqlalien et farouche défenseur de la légalisation de la culture de cannabis.
Nouredine Mediane critique l’interdiction imposées aux agriculteurs en cette période de récession économique, alors que la culture de cannabis est l’unique activité des régions de Targuist, Ketama et Bni Boufrah.
Au Rif, "le leader est celui qui résout les problèmes de la population avec le Makhzen et leur garantit qu’ils pourront continuer à cultiver le Kif", explique un chercheur à Akhbar Al Yaoum. "Le nouveau commandant de la gendarmerie menace aujourd’hui les intérêts des barrons de la drogue, qui financent les campagnes électorales et obligent les cultivateurs de cannabis à voter pour leur candidat", précise la même source. "La situation est telle que le petit agriculteur finit par croire que ces gens défendent ses intérêts", conclut le chercheur.
Au Maroc, l’un des plus gros producteurs de cannabis au monde, l’Istiqlal appelle régulièrement à la légalisation de la culture de cannabis. Dans le nord, on en rit. Une blague locale dit que "la terre est tellement sous l’effet du kif dans le Rif, que si on y plantait des pommes de terre, on aurait des courgettes à la place".