Cette opération, qui viendra s’ajouter aux projets annuels de maintenance (2.000 km par an), reviendra à près de 1,8 milliard de DH. Une première tranche de travaux a déjà été lancée en juillet 2007. Elle a concerné quelque 712 km, traités à hauteur de 47%. Dont un linéaire de 335 km déjà livrés à la circulation, comprenant plusieurs itinéraires (la RN6 entre Rabat et Fès, la RN1 entre Guelmim et Laâyoune, et la RN8 entre Marrakech et Fès, etc.).
Ce projet, découlant d’un diagnostic effectué sur 5.000 km, utilisera des techniques innovantes, destinées à assurer un traitement rapide et efficace. Telles que le retraitement en place, les enrobés à base de bitume modifié ou les retraitements à froid.
Le réseau routier géré par le ministère de l’Équipement est de près de 57.000 km, dont 61% de routes revêtues. Une récente étude a révélé que près de 60% de ce réseau est dans un état bon à acceptable. Il s’agit d’un réseau évolutif. Des opérations de construction sont souvent menées dans les axes connaissant des trafics importants. C’était le cas par exemple des routes reliant Rabat et Fès, Casablanca et Marrakech, ou Fès et Oujda. Ces dernières années, des voies express (autoroutes avec chaussées séparées d’au moins 2 voies dans chaque direction) ont également été construites. Il en existe actuellement près de 600 km, dont 300 km sont déjà mises en service. D’autres sont en cours de construction, comme celles reliant Tanger et Tétouan, Tétouan et Sebta ou le port Tanger Med et Fnideq.
Ces constructions sont réalisées dans le cadre d’un schéma directeur, étalé sur la période allant de 1990 à 2010. Objectif : construire quelque 1.500 km de routes d’ici cette échéance. Aujourd’hui 820 km sont déjà réalisés et 600 km sont en cours de finalisation. D’après le ministère de l’Équipement, un autre schéma est en cours d’étude. Il sera projeté sur l’horizon 2025.
Rafistolage
En matière d’importance et de densité du réseau routier, le Maroc est classé deuxième sur le continent, après l’Afrique du Sud. Il est toutefois classé premier en matière de maintenance et de gestion. Preuve à l’appui, la part des accidents de circulation liés à l’état des routes est de 6 à 8%. Cela dit, dans les villes, les routes ne semblent pas être aussi bien maintenues que cela. Nombreuses sont les bosses incongrues ou les trous ravageurs. Les roues des véhicules et les amortisseurs en pâtissent quotidiennement. Les routes « trafiquées » sont également monnaie courante. Elles commencent à se dégrader une à deux années après leur rafistolage. Les routes qu’avaient bâties les Romains, il y a des milliers d’années, tiennent pourtant toujours...
L’Economiste - Ahlam Nazih