Au Maroc, certains présidents de commune, candidats à leur succession à l’occasion de la session d’octobre, sont accusés d’avoir commencé à acheter les voix de certains élus pour garantir leur réélection.
Un nombre moins important de femmes ayant été élu au parlement lors des élections législatives de 2007 que lors des élections de 2002, nombre de personnes se posent la question de la représentativité des femmes dans la politique du pays.
La question de la représentativité des femmes au Parlement revient au devant de la scène au Maroc au lendemain des élections législatives. En 2002, le nombre de femmes élues à la Chambre basse du parlement était de trente-cinq sur les 325 sièges à pourvoir ; le 7 septembre 2007, seules trente-quatre ont été élues. Quatre femmes seulement ont pu passer le cap des listes locales : Yasmina Baddou du parti Istiqlal, Latifa Jbabdi de l’Union Socialiste des Forces Populaires, la candidate indépendante Fatiha Layadi, et Fatna Lkhail, du Mouvement Populaire.
Fatna Lkhail, qui se présentait pour un second mandat, a déclaré à Magharebia que la bataille électorale avait été difficile du fait du machisme qui règne encore au Maroc. Elle a indiqué que de nombreux Marocains, y compris des femmes, continuent de penser que la politique est une affaire d’hommes. "Pendant la campagne électorale, les concurrents n’ont pas hésité à s’attaquer aux candidates en tant que femmes pour dissuader l’électorat de voter pour elles. On entendait haut et fort la voix qui disait : Ne votez pas pour la femme."
Mme Lkhail affirme que le Maroc a besoin d’envisager des solutions réelles pour renforcer la présence des femmes sur la scène politique. Elle suggère de commencer en augmentant le nombre de femmes sur les listes nationales et en fixant des quotas sur les listes locales.
Bassima El Hakkaoui, qui dirigeait la liste nationale du Parti pour la Justice et le Développement, partage cet avis. Elle affirme que pour promouvoir la situation des femmes en politique, il faut envisager des quotas dans chaque parti au niveau local, et présenter plus de femmes dans les circonscriptions où elles ont une chance de passer.
Selon de nombreuses militantes, la question du renforcement de la représentation des femmes au parlement ne dépend pas uniquement de l’intérêt et de l’éducation des femmes, mais aussi des orientations et des choix des formations politiques. Les statistiques relatives aux élections 2007 montrent une fois encore que les partis politiques ne sont pas disposés à soutenir leurs candidates. Les femmes n’ont représenté en effet que trois pour cent du total des candidats têtes de liste et cinq pour cent de l’ensemble des candidatures présentées.
Pour Fatna Lkhail, les femmes sont encore minoritaires dans les instances dirigeantes de leurs partis et n’ont pas, ainsi, le poids qui leur permettait d’imposer leur volonté. Elle souligne que c’est au niveau local que les femmes peuvent régler le problème de leur représentativité : "C’est en faisant un travail de proximité que les femmes pourront démontrer leurs véritables compétences auprès des électeurs ."
La délégation d’observateurs internationaux chargée de surveiller ces élections a souligné dans son rapport préliminaire que "grâce à l’adoption du système de la liste nationale en 2002, le Maroc a effectué un grand progrès en vue de promouvoir la participation des femmes au Parlement. Malheureusement, il apparaît que les élections de 2007 n’ont pas réussi à consolider la participation des femmes dans la vie politique. Il faut prendre en considération le meilleur moyen à adopter pour augmenter le niveau de la représentation des femmes, en qualité de dirigeants de partis politiques et de responsables des élections."
Magharebia - Sarah Touahri
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