Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.
Comparés aux 3,5 milliards de DH qui seront dépensés en 2008 par les annonceurs en publicité sur tous les médias confondus, le marché de la publicité sur internet est étroit, mais il est promis à un bel avenir. Cet espoir se fonde sur le nombre d’utilisateurs qui croît régulièrement et, naturellement, des annonceurs qui seront de plus en plus amenés à utiliser ce support pour toucher un public plus large, au Maroc et même à l’étranger.
Les sites de presse écrite et audiovisuelle sont encore marginaux sur le créneau
Preuve de cet intérêt grandissant, les investissements publicitaires sont passés de 5 MDH à 20 MDH en 2007, selon les estimations de plusieurs opérateurs. Certains annoncent même le chiffre de 25 MDH. Selon Yassir Lamrani, directeur du pôle média de Casanet, entreprise plus connue sous le nom de son portail Menara, le chiffre d’affaires du marché devrait atteindre 40 MDH en 2008. Le volume d’affaires passera donc du simple au double.
Avec les 50% de parts de marché qu’elle revendique, cette entreprise se situe loin devant les autres supports. Pour l’essentiel, les sites qui attirent la publicité sont construits selon le même business-model. Ce sont des journaux électroniques généralistes, comme Menara, ou spécialisés, à l’instar de Maroc It qui fait dans les technologies de l’information et de la communication. On relève aussi beaucoup de portails thématiques. Cette hégémonie de la presse purement électronique s’explique notamment par le fait que les versions internet de la presse écrite attirent encore peu d’annonces parce que les éditeurs concentrent tous leurs efforts sur leurs supports papier.
Les annonceurs sont pour l’essentiel des grands comptes. « Les principaux sont des entreprises de télécommunications, l’industrie automobile ou encore les hautes technologies », relève Youssef Lotfi Senhadji de Sysnek Media Group, agence webmarketing spécialisée dans la création web, le webmarketing, le développement et le graphisme. Les budgets des campagnes vont de 15.000 DH à 500.000 DH.
La décision d’introduire tel ou tel site dans son média planning dépend généralement du trafic généré. Autrement dit, plus le site est fréquenté mieux le message pourra atteindre la cible. Les sites commercialisent leurs espaces entre 70 et 90 DH pour 1000 affichages. Pour un site qui attire 300.000 visiteurs par mois, le chiffre d’affaires dégagé se situe entre 21.000 et 29.000 DH par bannière publicitaire. Le principal challenge est donc de drainer du trafic en sachant bien se positionner.
Au Maroc, les internautes sont relativement jeunes. Ils ont entre 18 et 35 ans, estime M. Senhadji. C’est donc une population de consommateurs très aisément identifiable, moins intéressée par des biens de consommation de masse.
Mais avec seulement 6 millions d’internautes assidus, la marge de progression est encore significative, surtout si l’on sait que, pour des raisons professionnelles, de plus en plus de personnes accèdent au web, quel que soit leur âge. Toute la manne potentielle n’atterrira pas forcément dans la besace des opérateurs locaux, qui devront faire face à la rude concurrence des sites étrangers très réputés qui sont déjà entrés dans le cercle vertueux : plus de trafic, plus d’annonces, plus de recettes... D’ailleurs, dans les pays occidentaux, le net progresse beaucoup plus rapidement que les autres supports.
Ainsi, aux Etats-Unis, c’est internet qui a maintenu le marché publicitaire à la hausse en 2007. Selon le cabinet d’études AC Nielsen, celui-ci a en effet quasiment stagné (+0,06%) alors qu’internet a progressé de 19% par rapport à l’année précédente.
Une croissance à deux chiffres partout dans le monde
En France, il est devenu le quatrième support publicitaire devant l’affichage et juste derrière la radio, avec une part de marché de 12%, en hausse de deux points. Le chiffre d’affaires s’est apprécié de 34,5% par rapport à 2006, à 2,7 milliards d’euros (30 milliards de DH).
Au niveau mondial, près de 40 milliards de dollars (312 milliards de DH) ont été engrangés par les sites en 2007. Les experts prévoient un peu plus de 48 milliards de dollars (374 milliards de DH) pour l’année en cours. Ce montant dépasse même les prévisions de certains cabinets internationaux comme Zenith Optimedia qui n’attendait pas plus de 34,2 milliards de dollars (267 milliards de DH) en 2008. Bref tous les espoirs sont permis pour ceux qui veulent faire du business avec internet.
Source : La vie éco - N. E. A.
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