France : Salah Abdeslam se dépeint comme « quelqu’un de gentil, de calme »

4 novembre 2021 - 08h20 - France - Ecrit par : G.A

Au 37ᵉ jour du procès des attentats du 13-Novembre 2015, la cour s’est donné pour mission de passer au peigne fin, la personnalité des accusés. Il s’agit de Salah Abdeslam, seul survivant du commando des attaques, Mohamed Abrini alias « l’homme au chapeau » et Yassine Atar, frère d’Oussama, probable planificateur des actions menées et qui a été tué en Syrie.

Mardi, le seul survivant du commando des attaques s’est présenté sous un jour complètement différent de celui qu’il montrait. Il a déclaré être « quelqu’un de gentil, de calme ». Alors qu’au début du procès, Salah Abdeslam faisait preuve d’une insolence à peine voilée et se réclamait « combattant de l’État islamique »

Aux questions de Jean-Louis Périès, président de la cour, Abdeslaam a répondu avec le plus grand calme, à l’étonnement général. De nationalité française, il est né en Belgique de parents Marocains. Il confie être « le quatrième d’une fratrie de cinq enfants, avec trois grands frères et une petite sœur ». Son père était chauffeur de tram à la Stib (Société des transports intercommunaux de Bruxelles) et sa mère était une femme au foyer. « Mon enfance a été très simple. J’étais quelqu’un de calme, gentil. Il y avait une bonne ambiance », soutient l’accusé aujourd’hui âgé de 32 ans, rapporte lci.fr.

À lire : Les confidences glaçantes de Salah Abdeslam sur les attentats du 13 novembre

La description faite par Salah Abdeslam n’avait rien à voir avec l’homme à la barbe épaisse, accusé d’être parmi les responsables de l’un des attentats les plus meurtriers qu’a connu la France. « Bon élève », « aimé » selon lui de ses professeurs, Salah Abdeslam obtient son bac et quitte la scolarité à 18 ans. Il est alors embauché à la Stib comme électromécanicien et répare les trams. À 21 ans, sa vie bascule pour une condamnation à cinq ans de prison pour avoir participé à une tentative de cambriolage « après une soirée alcoolisée », selon son récit.

À lire : Salah Abdeslam coûte 430 000  euros par an à la France

Après sa sortie de prison, il se retrouve au chômage, mais il parvient à acheter une camionnette et monte une petite société de déménagements qui fera vite faillite.
Il va collectionner de petits boulots sans réussir à se maintenir. Étant sur une pente raide, il fera l’objet d’autres condamnations, pour des faits de mauvaise conduite. « J’aime bien la vitesse », se justifie l’accusé. Le président ajoute qu’Abdeslam aurait été également « recherché pour des faits de terrorisme au Maroc », précisant que cet aspect sera étudié « ultérieurement ».

À lire : Mohamed Abdeslam : mon frère « était-il un pion qu’on a utilisé » ?

Abdeslam explique avoir connu une vie normale comme tout le monde. Comment est-il passé de cette vie « normale » à celle de « combattant » revendiqué de l’État islamique ? La réponse viendra de son ami d’enfance, Mohamed Abrini avec qui il a grandi à Molenbeek. « Salah et moi on a été percutés de la même manière. Il a perdu un frère, j’ai perdu un frère. Ce qui est arrivé c’est complètement dingue. Je sais que tout le monde le déteste. Mais moi c’est comme mon frère. On n’est pas sortis du ventre de nos mères comme ça, avec une kalachnikov dans nos mains », dit-il.

À lire : Salah Abdeslam demande à sa maman de lui pardonner

Depuis son interpellation en mars 2016, Abdeslam est isolé dans une cellule de 9 m² avec une fenêtre, un téléviseur, une cabine de douche et deux caméras qui le filment en permanence. « On me dit qu’on les a placées pour m’empêcher de me suicider, mais en vérité c’est l’inverse que ça me fait, ça m’a poussé à vouloir en finir avec cette vie-là », a-t-il précisé.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Terrorisme - Procès - Attentat - Salah Abdeslam

Aller plus loin

Perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam

Démarré il y a neuf mois, le procès des attentats du 13 novembre est en train de vivre ces derniers jours. Vendredi, le ministre public a demandé la perpétuité incompressible à...

Salah Abdeslam doit payer 700 000 euros

Le tribunal vient de rendre un jugement en faveur du policier grièvement blessé lors d’une perquisition effectuée à Forest en 2016 de l’appartement de la cellule terroriste à...

Les confidences glaçantes de Salah Abdeslam sur les attentats du 13 novembre

Un document déclassifié en octobre dernier, et versé au dossier judiciaire, renseigne sur les confidences de Salah Abdeslam, seul survivant du commando des attentats du 13...

Procès du 13-Novembre : le Belgo-marocain Farid Kharkhach reste en prison

La cour d’assises spéciale de Paris n’a pas donné suite à la demande de remise en liberté du Belgo-marocain Farid Kharkhach, un des 20 accusés du procès des attentats du 13...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les casinos sous haute surveillance

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les services compétents du ministère de l’Intérieur ont effectué des missions de contrôle dans sept casinos entre avril et septembre 2024, et démantelé plusieurs...

Coup de filet au Maroc contre une cellule terroriste planifiant des attaques

Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.

Un dangereux complot terroriste déjoué au Maroc

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a réussi à déjouer un plan terroriste dangereux visant le Maroc, commandité par un haut dirigeant de Daech dans la région du Sahel.

Il y a 13 ans, Imad Ibn Ziaten était assassiné par Mohamed Merah

Toulouse accueille ce mardi 11 mars l’hommage national aux victimes du terrorisme. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils Imad a été assassiné par Mohamed Merah il y a treize ans, est une figure active de la lutte contre la radicalisation et de la promotion...

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...