Un document déclassifié en octobre dernier, et versé au dossier judiciaire, renseigne sur les confidences de Salah Abdeslam, seul survivant du commando des attentats du 13 novembre, à des co-détenus. Le procès s’ouvrira en 2021.
Les services de renseignement belges avaient enregistré Salah Abdeslam, juste après son arrestation à Bruxelles et son incarcération à Bruges, rapporte Le Parisien. Il avait partagé sa cellule avec Mehdi Nemmouche, auteur de l’attentat du Musée juif de Bruxelles en 2014, et Mohamed Bakkali, logisticien présumé des attentats de Paris et de l’attaque du Thalys en 2015. Le terroriste présumé leur avait fait des confidences sur son rôle lors des attaques du 13 novembre et sa fuite vers la Belgique, indique la même source.
Il raconte le moment où il avait dû abandonner son gilet explosif : "En fait, j’ai demandé un renseignement à un type. Il m’a regardé de la tête aux pieds : il regardait ma veste. Il voyait qu’il y avait quelque chose de bizarre. On dirait que je faisais 90 kg. Avec la sacoche et tout, on dirait que j’avais de grosses fesses".
Caché dans la cage d’escalier d’un immeuble de Châtillon, Salah Abdeslam passera au McDonald’s et discutera avec un groupe de jeunes. Par la suite, ses complices iront le chercher. Au lendemain des attentats du 13 novembre, le terroriste présumé réussit à quitter la France pour regagner la Belgique, malgré l’instauration de l’État d’urgence.
Toujours avec ses deux co-détenus, le terroriste présumé parle de son arrestation à Bruxelles et fait part d’une inquiétude. Il leur confie avoir fait tomber un document qui indique qu’il prête allégeance à Daech. "Je dois me méfier ou bien ?J’ai pas mis mon nom dessus, tu crois qu’ils peuvent savoir si c’est la mienne ?", leur demande-t-il. Mehdi Nemmouche lui conseille de garder le silence lors des interrogatoires, un conseil auquel il est resté fidèle jusqu’à présent.