Né à Berchem-Sainte-Agathe, Ali El Haddad Asufi, ami proche d’Ibrahim El Bakraoui, l’un des kamikazes de Zaventem, a toujours résidé à Bruxelles. Il a été recruté en 2014 en tant que chauffeur-livreur à l’aéroport de Zaventem et se chargeait d’amener les repas vers les avions, rapporte bx1. Musulman sunnite croyant et pratiquant, le Belgo-marocain au casier vierge avant sa condamnation à 10 ans de prison en France pour les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, est défendu à Bruxelles par Me Jonathan De Taye.
Son numéro de téléphone, connu de la cellule antiterroriste de la police judiciaire fédérale de Bruxelles en raison de ses liens avec plusieurs accusés des attentats de Paris, a été capté près de l’aéroport de Zaventem où il travaille le 22 mars 2016, date à laquelle s’est fait exploser Ibrahim El Bakraoui. Deux jours plus tard, soit le 24 mars, il a été arrêté et son domicile perquisitionné. Selon ses déclarations à l’audience, Ibrahim El Bakraoui a été endoctriné à l’idéologie de l’État islamique par son cousin Oussama Atar, considéré par les enquêteurs comme le chef de la cellule terroriste.
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Libéré le 25 mars après avoir été entendu, il est à nouveau arrêté le 9 juin 2016, sur la base de nouveaux éléments, notamment un message audio dans lequel le kamikaze Najim Laachraoui déclare qu’« un frère » l’a informé de l’arrivée de vols « américains, russes et israéliens » le matin du 22 mars. D’après les enquêteurs, il pourrait s’agir d’Ali El Haddad Asufi qui, à l’audience du 9 juin, a nié la radicalisation d’Ibrahim El Bakraoui. Placé sous mandat d’arrêt, il a été inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste, d’assassinats et de tentatives d’assassinats dans un contexte terroriste.
Selon une enquêtrice de la DS3, la section antiterroriste de la police judiciaire fédérale, l’accusé a aidé Ibrahim El Bakraoui qui a tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie, en le conduisant à l’aéroport de Schiphol aux Pays-Bas. « On peut constater que M. Ali El Haddad Asufi a apporté un appui dans les tentatives de départ d’Ibrahim El Bakraoui. Il l’a véhiculé, a voyagé avec lui et l’a aidé à entrer en contact avec son frère », a indiqué la juge d’instruction lors de l’audience de jeudi.
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Par ailleurs, deux clés saisies lors de la seconde perquisition du domicile d’Ali El Haddad Asufi contiennent, pour l’une, des chants religieux utilisés par l’État Islamique pour ses vidéos de propagande, et pour l’autre, des photos d’armes à feu, des fausses fiches de paye, des reportages télévisés sur les attentats à Paris, ainsi que six fichiers audio dont un enregistrement d’Ibrahim El Bakraoui dans lequel il nie son endoctrinement, affirme que le djihad doit être une obligation pour les musulmans et glorifie le “califat”.