Le Maroc a lancé un appel d’offres international pour l’acquisition et l’installation de dispositifs automatiques de comptage du trafic routier. Le coût du marché est de 16 millions de dirhams.
L’arrêtté n°1546 du 3 août 2007 du ministère de l’Energie, rendant obligatoire le respect de nouvelles caractéristiques des principaux produits pétroliers, est en vigueur depuis le 1er janvier. Date à laquelle la baisse des prix à la pompe devait être effective.
En même temps, cet arrêté ministériel stipule aussi que « le gasoil ordinaire continuera d’être commercialisé au moins jusqu’au mois de mars 2009 ». Une démarche visant « une réforme avec souplesse, afin de mieux la réussir », pour reprendre l’argumentaire de la ministre de tutelle.
Pourtant, le raffineur Samir s’y prépare depuis 2004 (date de la convention d’investissement de son projet de modernisation des installations de Mohammédia). En principe, il devait être prêt depuis novembre dernier. Et « la mise en services des installations devait se faire le 31 décembre 2008, au plus tard ».
Depuis, distributeurs et raffineur d’un côté et ministères des Affaires générales, des Finances et de l’Energie de l’autre, se renvoient la patate chaude. La question de la baisse des prix des carburants à la pompe est, par conséquent, maintes fois annoncée et maintes fois reportée.
Une chose est sûre, la situation actuelle n’arrange pas les affaires du raffineur.
En cause, la baisse maintenue ou stable du cours du baril, qui tourne autour de 40 dollars depuis quelques mois. Et le fait que deux de ses plus gros clients et grands distributeurs, Afriquia et Total, s’approvisionnent directement sur le marché international.
Raisonnement d’approvisionnement
Au-delà des querelles de chapelle que se livrent opérateurs et pouvoirs publics, la raison pour la non-répercussion de la baisse sur les prix à la pompe est partagée.
Selon les différents ministres en charge directement ou indirectement du dossier (Salaheddine Mezouar, Amina Benkhadra et Nizar Baraka), celle-ci s’explique par l’obligation d’adopter le raisonnement d’approvisionnement sur une année... Car, comme le soutient Mohamed Bousselemame, « bien que le cours du pétrole ait baissé de 72%, entre juillet et décembre 2008, la moyenne du prix du baril, durant la deuxième moitié de l’année, est de plus de 85 dollars ».
A en croire ainsi le directeur de la Concurrence et des Prix du ministère des Affaires économiques et générales, « le prix actuel reste au-dessus du prix d’équilibre de la compensation, fixé à 52 dollars ».
Par ailleurs, certains lobbies évoquent le décalage entre les commandes et les livraisons, pour justifier cette non-répercussion. Et l’argument est de taille : suivant la chaîne de production du raffineur, le carburant à la pompe est importé plusieurs mois avant sa commercialisation. « Les nouveaux tarifs entreront en vigueur avec la mise en place de la nouvelle structure des prix de reprise des produits pétroliers », répète Bousselemame. En mars ou avril ? Des opérateurs pensent qu’un arbitrage royal s’impose.
Source : L’Economiste - B. T.
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