La Cour d’appel de Fès a rendu son verdict dans l’affaire de l’ex-parlementaire Abdelali Hamieddine, qui vient d’être condamné à une peine de 3 ans de prison ferme.
Quel que soit le casting, la conjoncture exige d’avoir un Premier ministre fort, « mais qui ne doit pas être prisonnier des calculs politiciens et partisans ». Lorsqu’on leur demande de décrire le cahier des charges du futur Premier ministre, beaucoup de nos interlocuteurs parmi la classe politique exigent l’anonymat.
Le contexte étant celui des consultations royales, imminentes, beaucoup ne veulent pas prendre le risque des messages mal interprétés. Surtout chez les partis de la majorité ! Officieusement, tous conviennent néanmoins que le futur Premier ministre « ne devra pas privilégier son camp au détriment des autres composantes du gouvernement ». Le travers à éviter coûte que coûte est celui de « la propagation du clanisme, des collusions politiques, insidieux dans les rouages de l’Etat comme cela a été à l’échelle de certains ministères ». Un piège que Jettou a évité !
« De toutes les manières, le rythme du nouveau Premier ministre se reflètera lors de la composition du gouvernement. Il ne faut pas qu’il traîne pour boucler cette opération », souligne-t-on. Le prochain chef de l’exécutif devra faire preuve d’une grande capacité de négocier avec sa majorité plurielle, l’opposition et avec l’ensemble des acteurs de la société.
Sur les chantiers qu’il aura à conduire, l’on ne manque pas de signaler qu’à « l’avenir, l’opposition ne se fera pas uniquement au Parlement, mais aussi dans la rue. Les ingrédients sont là : hausse des prix des denrées alimentaires qui ne manquera pas d’accrocher les centrales syndicales ».
Pour désamorcer la crise, une forte capacité de négociation avec les syndicats pour obtenir la paix sociale sera nécessaire. Les choses pourraient se corser si l’USFP bascule dans l’opposition. Le risque ? Que les syndicats se réconcilient avec le dessein de reformer la grande gauche politique. « Une sensibilité sociale sera aussi impérative. On l’a bien vu, le développement économique tout seul ne suffit pas à sortir de la misère des pans entiers de la population. Il est donc vital d’attaquer la pauvreté dans ses fiefs ».
Enfin, le Premier ministre a intérêt à s’entourer vite d’une équipe de compétence pour se mettre au travail. D’ailleurs, la gestion du temps est une valeur décisive dans la gouvernance moderne. Le prochain Premier ministre sait que le Maroc est un gigantesque chantier ouvert. Un retard dans la mise en œuvre et la conduite des projets sera fatal et fera perdre au Maroc des milliards de DH. En outre, le mode de gouvernance royale dans la gestion des projets se base sur le suivi et l’évaluation, avec le respect strict du calendrier.
Du sang neuf pour le Parlement aussi
Le Parlement a également besoin d’un président pour le dynamiser. Et là aussi, le rythme doit être imprimé dès le départ à la législature. Donc du sang neuf pour faire du pouvoir législatif, marqué par l’absentéisme des députés, une institution respectable et pourvoyeuse de propositions et de débats.
L’Economiste - Mohamed Chaoui
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