Les Hijabeuses avaient prévu un match de football mercredi 9 février sur l’esplanade des Invalides. Une date et un lieu retenus sans doute à dessein par le collectif, d’autant que l’Assemblée devait examiner ce même jour la proposition de loi visant à « démocratiser le sport », fait savoir Saphir News, rappelant qu’une autre proposition visant à interdire le port des signes religieux lors des événements sportifs, avait été rejetée par les députés en janvier dernier.
Après le match devant le Sénat, les Hijabeuses ont décidé de manifester près du Palais Bourbon, ce qui n’a pas été vu d’un bon œil par la préfecture de police qui a interdit cette manifestation au nom de « la sécurité des manifestants eux-mêmes » et du « maintien de l’ordre public ». Dans son arrêté, elle a mis en avant la période « pré-électotale actuelle et le contexte international marqué par la lutte contre l’obligation faite aux femmes de porter le voile islamique dans certains pays musulmans tels que l’Iran et l’Afghanistan ».
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Un argument battu en brèche par les Hijabeuses qui assurent qu’au contraire, leur revendication ne vise qu’à défendre le droit pour toutes les femmes de disposer de leurs corps à leur guise. Le collectif a alors saisi le tribunal administratif de Paris pour contester cette décision dans le cadre d’un référé-liberté. Le juge a tranché mercredi en leur faveur, estimant que la préfecture a porté une « atteinte grave et manifestement illégale » à la liberté de manifester.
Pour ce manquement, le tribunal a condamné l’État à verser 1 000 € aux Hijabeuses qui ont annoncé un nouveau rassemblement devant l’Assemblée nationale dans les prochains jours. « Démocratiser le sport, c’est s’assurer que nos terrains ne soient jamais des espaces d’exclusion mais au contraire, des lieux de rencontre, d’échange, de défis, et de partage », soutient le collectif dans une tribune publiée dans le journal Libération.