Un récent rapport du Centre Al Hayat met en exergue la contribution significative des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement de leur pays d’origine. Toutefois, ces derniers restent confrontés à des difficultés qui limitent leurs...
La communauté marocaine à l’étranger représente plus de huit pour cent de la population du pays. Elle joue un rôle non négligeable dans la stabilité de l’économie nationale. Elle participe activement à l’amélioration du niveau de vie du citoyen. Toutes les familles marocaines ont, à un moment ou un autre, bénéficié directement ou indirectement de l’apport matériel des RME.
Les ressortissants marocains à l’étranger (RME) constituent aujourd’hui dans certains pays comme la Belgique, la France, les Pays-Bas, une force politique non négligeable au niveau régional. L’Etat marocain n’y est évidemment pour rien. Au contraire, nous gardons à l’esprit certains discours moyenâgeux de certaines ambassades et consulats généraux, qui interdisaient l’adoption de la nationalité européenne par les citoyens marocains et les mettaient en garde contre toute participation politique. Les RME, déracinés par l’abandon institutionnel et politique du Maroc, n’ont guère suivi ces consignes, ni les orientations politiques, et parfois religieuses, d’un pays d’origine qui se replie sur lui-même
L’absence de stratégie à moyen et long termes a fait de la politique marocaine de l’émigration un échec. En dehors d’une courte et partielle représentation des RME au Parlement en 1984, tachée d’irrégularités et de manipulations des résultats, les gouvernements qui se succédaient, n’avaient comme priorité que le transfert de devises au pays et le maintien du statu quo. Les partis politiques toutes tendances confondues, sont lourdement responsables. Toutes les promesses d’occasion ont fini par s’effacer des programmes gouvernementaux, avec la complicité de la classe politique, qui cependant, n’hésite pas à tenir un double langage face à l’opinion publique. Les RME sont donc totalement et intégralement absents et non représentés dans aucun organe décisionnel, législatif ou même consultatif du pays. Ils ne sont pas représentés dans les deux chambres parlementaires ; projet rejeté par la classe politique. Le Premier ministre, malgré sa longue escapade européenne, n’a pas retenu la leçon, il fut le premier à empêcher les RME de participer à la vie politique de leur pays. Il a mené, vis-à-vis d’eux, une politique d’exclusion sans précédent.
Aujourd’hui, à l’aune d’une ère nouvelle, il n’est plus concevable d’évoquer de faux prétextes qu’avançaient certains détracteurs de nos intérêts pour maintenir le statu quo. L’attachement des RME aux institutions suprêmes du Royaume, leurs positions déterminantes dans tout conflit, régional ou autre, impliquant le pays, suggère un intérêt particulier à leur égard. Les partis politiques, ont l’obligation de mettre en place des plates-formes et des programmes pragmatiques visant à impliquer cette frange de la population dans la vie politique marocaine. Quant à l’Etat qui a tout intérêt à entretenir avec les RME une relation fructueuse sur le long terme, il devra mettre en place une stratégie " RME " crédible par ses objectifs, ses moyens et les hommes qui la mettront en œuvre.
Source : arrif.ma
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