Faisant référence à l’accord de pêche qui expire ce lundi 17 juillet, le Front Polisario a déclaré dimanche qu’il rejettera tout accord entre l’Union européenne et le Maroc qui affecte « le sol, la mer territoriale ou l’espace aérien » du Sahara...
Le Front Polisario, qui milite depuis 1974 contre le Maroc pour l’indépendance du Sahara-Occidental, a libéré jeudi soir 100 soldats marocains considérés par les organisations internationales comme "les plus vieux prisonniers de guerre au monde".
Le Front Polisario a remis les 100 prisonniers marocains aux représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Tindouf (Algérie, 1.500 km au sud d’Alger), avant leur transfert sous 48 heures vers une base militaire marocaine à Agadir (620 km au sud de Rabat), sous contrôle du CICR, a-t-on précisé de sources gouvernementales marocaines.
Ces 100 soldats font partie de ce que le CICR considère comme étant "les plus vieux prisonniers de guerre au monde".
Selon l’agence de presse sahraouie Sahara Presse Service (SPS), cette libération est intervenue grâce à une médiation diplomatique du Quatar "pour des considérations humanitaires".
"Le Maroc, s’il se réjouit de cette initiative, dénonce cette politique de marchandage et de libération au compte-gouttes", avait auparavant déclaré Nabil Benabdallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain. "Nous réclamons toujours une libération totale et inconditionnelle de nos soldats et nous utiliserons pour cela tous les moyens pacifiques, y compris le recours devant des juridictions internationales", a ajouté le ministre.
Après ces libérations, le Polisario détiendra toujours 512 soldats marocains capturés entre 1975 et 1991, date du cessez-le-feu conclu sous l’égide des Nations-Unies entre le Polisario et les Forces armées royales (FAR) marocaines.
Le Polisario, qui bénéficie du soutien diplomatique, logistique et militaire de l’Algérie, milite pour l’indépendance du Sahara-Occidental, une ancienne colonie espagnole désertique annexée par le Maroc en 1975.
Installé dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, le Polisario a détenu jusqu’à 2.400 prisonniers, dont près de 1.800 ont à ce jour été libérés par vagues successives et suite à des médiations internationales (Allemagne, Espagne, Libye).
Dénonçant le versement d’éventuelles contreparties financières au Polisario par les pays médiateurs, le quotidien "Aujourd’hui le Maroc" s’indigne "du racket abject du Polisario".
Le sort de ces soldats, détenus parfois pendant plus d’un quart de siècle dans l’indifférence de la communauté internationale mais aussi des autorités marocaines, suscite depuis quelques mois l’inquiétude de plusieurs organisations comme l’ONU, dont le secrétaire général Kofi Annan estime qu’il s’agit "d’un grave problème humanitaire".
Une mission d’enquête de la Fondation France-Libertés, dirigée par Danielle Mitterrand, a dénoncé en août 2003 "les graves infractions" au droit humanitaire international (meurtres, tortures, traitements dégradants, travail forcé, absence de soins, conditions inhumaines de détention) commises par le Polisario et l’Algérie "en tant que puissances détentrices" de ces prisonniers, dont "la totalité se trouve en dans un état avancé de délabrement physique et mental".
AP
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