Les faits remontent à 2018. Des vidéos filmées mettent en scène deux policières en uniforme à bord de leur véhicule de service de la zone Bruxelles Midi et qui circulaient dans des quartiers de Cureghem, à Anderlecht. Elles se trémoussaient sur un rythme de musique techno pendant un peu plus de deux minutes. Elles proféraient des insultes racistes : « Macaques (…) Bande de grosses tapettes (…) Ça pue ici ». Un commissaire avait rédigé et transmis un rapport au chef de corps de la zone de police Bruxelles Midi d’alors après des dénonciations en interne, le 19 octobre 2018. Celui-ci avait suspendu provisoirement ces deux policières âgées d’une trentaine d’années avec une retenue sur salaire de 25 %, le 22 octobre 2018.
11 décembre 2020. Nouveau rebondissement. Dans une décision, le Conseil d’État a annulé la sanction disciplinaire lourde de rétrogradation pécuniaire pour l’une de ces deux policières – Cindy B. qui est toujours en fonction au sein de la zone de police Bruxelles Midi. Ses avocats Patricia Minsier, Nathan Mouraux et Marc Uyttendaele avaient saisi la juridiction. Les juges ont estimé que cette sanction aurait légalement dû être notifiée à Cindy B. dans un délai de 15 jours, soit le 24 mars 2019 au plus tard, et non le 28 mars 2019, soit quatre jours trop tard.
Aujourd’hui, la publication de certaines séquences vidéos et la pression politique peuvent donner lieu à des poursuites judiciaires. « Je vais aller en justice, au civil, parce que je n’accepte pas que l’image de ma zone de police soit cassée comme ça par le comportement d’une minorité de personnes qui n’ont pas leur place à la police », fait savoir au journal La Capitale, Jurgen De Landsheer, nouveau chef de corps de la police de Bruxelles Midi.
« Dans cette affaire, ce qui est tout aussi scandaleux que le traitement des propos racistes de ces policières, c’est le dessous des cartes : ce sont ces mêmes policières qui ont détruit la carrière de l’un de leurs supérieurs, un commissaire qui avait 38 ans de bons et loyaux services et qu’elles ont éhontément accusé d’être un soi-disant raciste et nazi ; alors qu’il ne l’était pas du tout et qu’elles ont en réalité mis dans sa bouche des propos qui sortaient de leurs propres bouches », s’indigne une source policière.